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Les hivers mémorables d'antan

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Re: Les hivers mémorables d'antan

Message par Hibernatus » 11 nov. 2016, 11:47

@William
Merci pour le lien. Ton site est super! Par contre je ne sais comment lire les tableaux (à mon sens ton superbe travail mériterait des mises en page/forme plus lisibles).
Pour bien comprendre...

Si je prends l'année 2007-2008 tu indiques les chiffres suivants:
Température moyenne de l'été 2007 (1er juin->31 août): 19,03 degrés
Température moyenne de l'hiver 2007-2008 (1er décembre->28 février): 6,12 degrés

C'est ainsi que je dois comprendre tes tableaux?
Si oui l'hiver 1962-63 a été clairement le plus froid de la période 1948-1964....avec sa température moyenne de -1.60...c'est juste?
Merci!
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Re: Les hivers mémorables d'antan

Message par Hibernatus » 11 nov. 2016, 12:23

Je me suis "amusé" à mettre les données en forme. Est-ce juste?
Si oui on voit que l'été 1956 a été le plus frais et l'hiver 1963 le plus froid...sur Paris
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Re: Les hivers mémorables d'antan

Message par williams » 11 nov. 2016, 23:12

Hibernatus a écrit :@William
Merci pour le lien. Ton site est super! Par contre je ne sais comment lire les tableaux (à mon sens ton superbe travail mériterait des mises en page/forme plus lisibles).
Pour bien comprendre...

Si je prends l'année 2007-2008 tu indiques les chiffres suivants:
Température moyenne de l'été 2007 (1er juin->31 août): 19,03 degrés
Température moyenne de l'hiver 2007-2008 (1er décembre->28 février): 6,12 degrés

C'est ainsi que je dois comprendre tes tableaux?
Pour l'hiver 2007-2008 oui, mais pour l'été 2007 tu trompes. Car quand il est écris 2007-2008 c'est l'année 2008 avec décembre 2007 du fait que l'année météorologique va de début décembre de tel année jusqu'à fin novembre de l'année suivante vu que les hivers sont à cheval sur 2 années. Donc dans cette exemple c'est de déc. 2007 à fin nov. 2008. Ceci par ce que l'hiver va de déc 2007 à fév 2008, le printemps de mars 2008 à mai 2008, l'été de juin 2008 a août 2008 et pour finr l'automne de sept 2008 à fin novembre 2008.
Donc les 19,03°C que tu cites c'est la moyenne de l'été 2008. Celle de l'été 2007 est de 18.7°C, voir page précédente dans le site.
Hibernatus a écrit :Si oui l'hiver 1962-63 a été clairement le plus froid de la période 1948-1964....avec sa température moyenne de -1.60...c'est juste?
Merci!
Oui.

As tu Excel ??

Si oui et si cela t'intéresses, je peux t'envoyer un fichier avec les données mensuelles, saisonnières, annuelles des températures ainsi que suite à ceci l'anomalie par rapport à la moyenne 1981-2010. Mais il faudra le mettre à jours suite aux mises à jours que je fais sur le fichier des prévisions saisonnières en ligne dans mon site car la présentation des tableaux sont semblables mais à par que sur le tableaux des prévisions saisonnières c'est sur bp moins d'années alors sur l'autre fichier cela va de 1951 à nos jours. De plus qu'il y a un tableau saisonier qui se mis à jours sous le même format que celui que tu montres suite aux données mensuelles qui sont rentrées ;-)

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Re: Les hivers mémorables d'antan

Message par milou » 10 déc. 2016, 21:58

La preuve que nos hivers étaient bien plus intéressant dans le passé :taré1:
Paris sous 40 cm de neige, le 9 décembre 1879 :!:
L'air particulièrement glacial venu tout droit de Russie englobe alors tout le pays. A Paris, entre le 2 décembre et le 28 décembre, il ne dégèle qu'une seule journée (1.5°C le 6 décembre) ! La température moyenne observée lors de cette période était alors de … -8°C, soit une moyenne inférieure à celle observée en temps normal à Moscou en décembre :|
Ces chutes de neige qui persisteront au sol tout au long du mois permettront à ces températures d'atteindre des niveaux incroyablement bas lors de certaines nuits par ciel dégagé (rayonnement nocturne). Lors de la nuit du 10 décembre, on observe -23.9° au parc Montsouris et -26°C à Saint-Maur ! Ce thermomètre descend même jusqu'à -30°C à Nancy et -33° à Langres, rebaptisée alors « Nouvelle-Sibérie ». :| :!:

http://www.meteo-paris.com/actualites-m ... -2016.html

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Re: Les hivers mémorables d'antan

Message par milou » 05 janv. 2017, 23:55

Pour les nostalgiques voici grâce à ce tableau un petit rècaptulatif des vagues de froid qui ont marqué la période de 1947 à 2013.
meteo[1].jpg
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Re: Les hivers mémorables d'antan

Message par Admin » 06 janv. 2017, 16:46

Topic partagé sur les réseaux TDF ;-)

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Re: Les hivers mémorables d'antan

Message par merle » 19 nov. 2017, 19:02

Vague de froid de l'hiver 1954 en France.
Lors de la première semaine de l'année 1954, une première vague de froid accompagnée de chutes de neige s'abat sur le nord et le nord-est de la France. Les températures descendent en dessous de −10 °C ; on relèvera −16 °C à Strasbourg, −18 °C à Nancy et même −30 °C à Wissembourg.

Fin janvier, début février, c'est une seconde vague de froid qui concerne cette fois toute la France. Les principaux cours d’eau gèlent et, à Dunkerque, une banquise se forme. On enregistre jusqu'à −25 °C à Luxeuil-les-Bains, −21 °C à Mulhouse, −13 °C à Paris. Le 5 et le 6 février, une tempête de neige s'abat sur le Languedoc-Roussillon ; en deux jours, il tombe 85 cm de neige à Perpignan, 40 cm à Carcassonne et 30 cm à Montpellier.

Vague de froid de l'hiver 1956 en Europe et au Maghreb.
L'hiver 1956 fut un hiver marqué par une vague de froid et des records de températures froides dans l'hémisphère Nord (et encadré par deux hivers également marqués par des records de froid dans l'hémisphère Sud, mais particulièrement rigoureux en Europe occidentale. Il est caractérisé par des chutes de neige importantes et des records de froid dans de nombreuses régions, notamment en France métropolitaine. On estime le nombre de morts à environ 1 000 à travers l'Europe .
Le 21 janvier 1956, un très puissant anticyclone (1 055 hPa) s'était installé au sud du Groenland, et un autre (1 040 hPa) était présent en Sibérie ; au même moment, une dépression prononcée (moins de 960 hPa) était présente en Norvège, et une autre plus faible (1 005 hPa) sur la Méditerranée orientale. Il en résulta un important apport d'air arctique sur l'Europe, d'abord du Nord et de l'Est, puis de plus en plus vers le sud et l'ouest.La vague de froid avait commencé le 30 janvier 1956 sur la Pologne et le nord de l'Allemagne, l'anticyclone étant à 1 045 hPa sur la Suède. En France, la vague de froid arriva le 1er février 1956 dans les régions du Nord-Est (Alsace, Ardennes) où l'on a relevé jusqu'à −20 °C (alors que pendant ce temps, une température de −28 °C était enregistrée à Moscou.Dès le 2 février, toute la France subit la vague de froid : il faisait −20 °C à Paris et la Seine fut entièrement gelée. Au sud, les températures furent moins basses, toutefois d'importantes chutes de neige se produisirent : 31 centimètres de neige à Antibes, par exemple. Il y eut des congères de 1 à 1,5 mètres de haut à Saint-Tropez. On eut estimé le nombre de morts dus au froid en France à 15038. Cependant Guillaume Séchet et Emmanuel Le Roy Ladurie affirment que cette vague de froid aurait fait 12000 morts en France. :hello: :coeur:
A bientôt.

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Re: Les hivers mémorables d'antan

Message par merle » 19 nov. 2017, 20:09

DECEMBRE 1879 DE NEIGE ET DE GLACE !!!

Tout a commencé par hasard, lors d'une étude des relevés historiques de la région de Toulouse !!! Parmi ces données, je suis tombé sur le fameux mois de décembre 1879... Je me suis alors rappelé ce mois hors normes et ce froid glacial qui a laissé des traces dans la mémoire des hommes !!! La curiosité aidant, je me suis penché sur un des hivers majeurs du XIXème siècle... J'ai découvert des merveilles, et j'avais envie de vous les faire partager !!!
Avant de se projeter 130 ans en arrière, je tenais à rendre hommage à tous ces anonymes qui ont méthodiquement et scrupuleusement effectuer des relevés. Par tous les temps, sans station automatique et sans informatique, ils ont mesuré et enregistré les principaux paramètres météorologiques, et ce 22 heures sur 24 !!! Je me suis "amusé" à les saisir pour mieux vous les restituer..La station du Parc Saint-Maur nous servira de référence. C'est alors un lieu peu urbanisé en bords de Marne, à quelques kilomètres au sud-est de Paris...
Avant de se projeter 130 ans en arrière, je tenais à rendre hommage à tous ces anonymes qui ont méthodiquement et scrupuleusement effectuer des relevés. Par tous les temps, sans station automatique et sans informatique, ils ont mesuré et enregistré les principaux paramètres météorologiques, et ce 22 heures sur 24 !!! Je me suis "amusé" à les saisir pour mieux vous les restituer..La station du Parc Saint-Maur nous servira de référence. C'est alors un lieu peu urbanisé en bords de Marne, à quelques kilomètres au sud-est de Paris...
La deuxième quinzaine du mois de novembre 1879 est déjà bien froide... Et le 18, la température dépasse les 10° pour la dernière fois avant le 6 février 1880 !!! Dans un flux de nord engendré par des hautes pression "irlandaises", l'air froid "dégouline" des hautes latitudes .C'est ainsi que la neige fait sont apparition le 20 novembre, et que les 26 et 27 sont les premières journées sans dégel... Les -6° atteints durant 3 jours ne sont qu'un pâle aperçu de ce que le pays s'apprête à subir !!!
Dans les premiers jours de décembre, une profonde dépression (737mm) traverse le pays du sud-ouest au centre-est... Elle marque la limite entre l'air froid et l'air doux qui se livrent alors bataille au-dessus de la France !!!
Entre le 4 et le 5, la neige tombe sans discontinuer durant près de 30 heures !!! A Montmartre, Place Bréda, les chiens s'amusent, les élégantes avancent à pas prudents, et les cochers s'emmitouflent...
Voici le récit de cette chute de neige dans une chronique de l'époque : "La neige est tombée avec une abondance tout à fait exceptionnelle pendant deux jours sur une grande partie de l'Europe. A Paris, elle était accompagnée d'un vent très violent qui fouettait les flocons avec une force peu commune. Ces flocons de très petite dimension étaient formés de petits cristaux assez denses aussi fins qu'une poussière que le vent accumulait en certains endroits. On ne peut estimer à moins de 25 cm l'épaisseur de la couche qui aurait recouvert tout Paris si elle avait été uniformément répartie. A leur réveil, le 5 décembre, les parisiens ont pu constater que la neige n'avait cessé de s'amonceler dans les rues et sur les toits. Chassée en rafales par un fort vent d'est, elle pénétrait partout dans les pavillons des Halles comme dans les passages couverts. Cette tourmente de neige a jeté une complète perturbation dans tous les services de transport..."
Elle a repris avec moins d'intensité dans les journées du 5 et du 8 décembre, ajoutant 10 cm à la couche existante...". A Louveciennes, SISLEY installe son chevalet dans une rue, pour nous restituer l'ambiance ouatée de ces journées blanches !!!
L'air glacial et l'air doux ne se mélangent pas !!! Ils s'affrontent et se chevauchent... Au gré du déplacement du front et des températures, les précipitations varient !!! Si Paris est sous la neige, Nantes connaît une tempête de verglas : "Le mercredi 3 décembre, après une journée grise et froide, la neige commença à tomber... Le jeudi 4 au matin, la terre était complètement couverte. Vers 8 h, la neige se changea en une pluie glacée chassée par un vent d'est assez violent et très froid. La pluie se congelait en partie en se fixant aux divers objets qu'elle rencontrait et formait bientôt une couche épaisse de verglas". Les plantes étaient emprisonnées sous une charpente glacée qui reliait et soudait toutes les branches et les feuilles entre elles...
A la suite de cette perturbation neigeuse, un air glacial prend ses quartiers et des hautes pressions s'installent de la France à la Russie... paris est transi par le froid humide !!! -28 degré .
Après l'offensive de la neige et du verglas, c'est le froid qui s'intensifie par le nord de la France.
Il arrive sur des sols gelés et enneigés qui vont lui servir de réserve et d'assise !!! A Honfleur, les fiers navires au long cours sont prisonniers des bassins du port...
Les fleuves et rivières charrient des blocs de glace à partir du 2 décembre !!! Monsieur MONET ne cesse de peindre...
la température de la Marne relevée au Parc Saint-Maur tous les matins et soirs. On y voit le refroidissement rapide des eaux fin novembre, l'embâcle total du 5 décembre au 3 janvier, ainsi que le redoux relatif de janvier 1880. On a bien failli connaître un nouvel embâcle fin janvier début février 1880 !!!
Plus au sud, à Lyon, la Saône n'est qu'une immense étendue de glace recouverte de neige...
L'embâcle entrave la navigation fluviale et les activités économiques qui lui sont liées !!!
Aucune région française n'est épargnée... Pas même la douceur bretonne !!! A Nantes, sur l'Erdre gelée de part en part, la population s'est donnée rendez-vous...
Les 9 et 10 décembre 1879 sont des journées historiques !!! Le 9, il fait -10,4° au meilleur de la journée et la température moyenne sur 22 relevés horaires est de -19°... Le 10 connaît une température minimale record de -25,6° avant une lente remontée jusqu'à -6,7° en soirée !!!
Le record officiel en plaine est de -33° à Langres, en Haute-Marne, rebaptisée "Nouvelle Sibérie" pour la circonstance !!!
Une nouvelle advection froide provoque une chute du thermomètre de plus de 10°... A présent, il va geler sans discontinuer jusqu'au 28 décembre !!!
La froidure s'installe... Et les parisiens incrédules prennent goût à leur nouvelle attraction !!! "On patine un peu partout : sur les lacs du Bois de Boulogne, sur les pièces d'eau de nos jardins publics, sur la Seine et jusque dans certaines rues... L'aspect du fleuve vu du haut des ponts est des plus pittoresques. On peut évaluer à 25000 le nombre de personnes qui ont traversé la Seine pendant le jeudi de Noël... Le soir venu, une quarantaine d'individus munis de lanternes se sont formés en bande et ont remonté le fleuve du pont de la Concorde au Pont-Neuf. La Police a interdit le lendemain cette dangereuse promenade..."
A quelques degrés près, les 16 et 17 sont une réplique des journées glaciales des 9 et 10 décembre !!! On franchit à nouveau la barre symbolique des -20°...
Le 19 décembre, le froid sévit dans toute l'Europe occidentale !!!
Et rien ne semble pouvoir le déloger !!! Les hautes pressions campent sur leurs positions...
Les peintures de l'époque nous révèle beaucoup sur l'intensité et la nature du froid de ce mois hors du commun. Il s'agit de la température moyenne mensuelle en décembre 1879. Elle est inférieure à 0° sur la majeure partie de la France, excepté l'extrême sud et une mince frange littorale : "... L'influence de la mer s'est fat sentir, comme toujours en hiver, mais à une très petite distance des côtes seulement. Cela tient à ce que le vent était presque toujours dirigé de la terre vers la mer. Aussi, le resserrement des courbes le long des côtes de France, loin d'avoir été exagéré dans le dessin, est plutôt trop faible comme le montrent les observations faites au large sur le feu flottant de Rochebonne, qui donnent pour le mois entier une moyenne de +5,5°. En certains jours même, la variation de température a présenté une rapidité plus grande encore : le 9 au matin par exemple, tandis que le minimum atteignait -25,6° à Paris Saint-Maur et était encore de -15,9° à Rouen, le thermomètre ne s'abaissait même pas tout à fait à 0° au cap de la Hève. Soit une différence de 16° pour une distance de 70 kilomètres..."
Dans l'intérieur de la moitié nord, la moyenne mensuelle franchit allègrement les -5°, pour tutoyer les -8° sur le quart nord-est du pays !!! Les courbes des températures à Strasbourg sont vertigineuses... Avec une moyenne des minimales de -12,98° et une moyenne des maximales de -7.29°, la température moyenne mensuelle s'établit à -10,13° !!! Rien qu'en décembre, on dénombre 30 jours consécutifs avec gelées, 28 jours consécutifs sans dégel (33 jours en incluant les 5 derniers jours de novembre...) dont 13 jours avec des températures qui ne dépassent pas -10°... Et que dire de cette maximale de -16.4° le 17 !!
Au coeur de l'Europe, de la Bavière à la Bosnie, la température moyenne mensuelle est parfois inférieure à -11°...
on remarque également que l'arc alpin a connu des températures plus douces que les plaines environnantes !!! Les observateurs de l'époque constatent cette curiosité, ici dans les Pyrénées : "Tandis que Paris et la France entière sont couvertes de neige au milieu d'un froid exceptionnel, le temps est plutôt clément au sommet du Pic du Midi et la neige y est rare... Les communications sont permanentes avec Bagnères et les chemins demeurent praticables. Le télégraphe et le téléphone ont toujours fonctionné et l'Observatoire est bien approvisionné... La température n'est pas descendue au-dessous de -13°, et le 5 janvier 1880 Mr. de Nansouty a pu cueillir un bouquet de fleurs... Si l'on s'élevait en ballon au-dessus des brumes glacées qui couvrent le pays, peut-être trouverait-on aussi des régions moins rigoureuses que dans les bas-fonds de l'atmosphère..."
Nous tenons là les preuves d'un phénomène désormais bien connu qui se produit en situation calme et anticyclonique d'hiver, celle qui nous intéresse précisément : "... Une autre conséquence de ce régime sur laquelle l'attention a été vivement excitée, bien que ce phénomène soit assez fréquent est une inversion de température dans la verticale. Ce phénomène a été tellement marqué que la température moyenne du sommet du Puy de Dôme a été de -3,9° en décembre 1879, celle de Clermont-Ferrand à 1080 mètres plus bas s'abaissant à -7°..."
Les hautes pressions ont en effet dominé durant une grande partie du mois !!! Un vaste anticyclone s'est positionné sur l'Europe occidentale, avec à sa base un air froid et sec assis sur des sols enneigés... En terme météorologique, on appelle cela une "patate" !!! Une autre particularité est à signaler et aura son importance : nous sommes en plein solstice d'hiver... Les nuits sont donc plus longues que les jours !!!Lors des courtes journées, les hautes pressions agissent comme un couvercle en plaquant le froid dans les basses couches... Quand les brumes et brouillards ne le masquent pas, ce qui est fréquent avec un anticyclone hivernal, le soleil très bas sur l'horizon ne parvient pas à réchauffer l'air ambiant, surtout lorsque le sol est couvert de neige !!! La longue nuit venue, par un temps calme et sans nuage, rien ne vient faire obstacle au refroidissement... Et la neige renforce le phénomène radiatif !!! Le peu de calorie gagné en journée s'évanouit dans l'atmosphère... Et le froid s'accentue !!! Si aucun élément nouveau ne vient troubler cette "belle mécanique", la situation dure et perdure... Nous sommes en présence d'un blocage !!! "... La carte des pressions moyennes de décembre montre une aire de hautes pressions qui couvre l'Europe centrale, et dont le centre va de la Suisse au Tyrol. Vers l'est, la pression diminue, ce qui montre que ce maximum n'est pas une simple extension du maximum sibérien de l'hiver, mais un deuxième tout à fait distinct de celui de l'Asie..."
Le froid maintient et renforce les hautes pressions, qui elles-mêmes maintiennent et renforce le froid !!! "...Il y a donc eu, sur l'Europe centrale et occidentale, un minimum de température coïncidant avec le maximum de pression. On conçoit du reste qu'il y ait une dépendance entre ces deux phénomènes...". Effectivement, la carte des pressions mensuelles recoupe fidèlement celle des températures...
"Après plus de 30 jours consécutifs d'un froid rigoureux, la température s'est relevée tout à coup à Paris le 28 décembre 1879, sous l'action d'un vent "chaud" du sud-ouest...". En effet, durant cette seule journée, la température passe de -15° à 3°, soit une hausse de 18° en 24 heures !!!
Ce redoux aussi soudain que brutal met fin à une série remarquable de 14 jours consécutifs de gel permanent... Une profonde dépression qui circule de l'Ecosse à la Scandinavie force le barrage des hautes pressions et oriente le flux au sud-ouest !!!
A bientôt. 8/ :hello:

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Re: Les hivers mémorables d'antan

Message par FredTDF » 19 nov. 2017, 22:08

Magnifique page d'histoire [applaud.gif]
Winter is Coming.
"Le but de la politique est de garder la population inquiète et donc en demande d'être mise en sécurité, en la menaçant d'une série ininterrompue de monstres, tous étant imaginaires" : Mencken journaliste américain du XXeme siècle.

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Re: Les hivers mémorables d'antan

Message par mike » 19 nov. 2017, 22:34

Le record officiel en plaine est de -33° à Langres, en Haute-Marne, rebaptisée "Nouvelle Sibérie" pour la circonstance !!!
Il faut savoir que la ville de Langres n'est pas située en plaine mais sur un plateau à une altitude de 400 m.
Et je pense qu'en décembre 1879, langres n'était probablement pas le lieu le plus froid de la France. Il y a du avoir d'autres records de ce type dans les trous à froid du Nord-Est de la France
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