Hibernatus a écrit :Bonjour à tous,
Bravo pour toutes vos analyses. Il est possible que nous ayons ci ou là... de temps en temps des hivers qui se rapprochent de l'idée que l'on s'en fait (froid et neige)...mais globalement je pense que l'on va continuer sur la lancée des hivers "période réchauffement"...C'est-à-dire...pas d'hiver comme ces dernières années.
Aux latitudes moyennes, il est vrai qu'on connaît des hivers sans froid d'altitude à répétition, mais on connaît encore de belles séquences d'inversions comme ce fût le cas l'hiver dernier.
Il faut aussi noter que cette absence fréquente d'hiver ne correspond pas au réchauffement climatique tel qu'il est estimé.
Le réchauffement hivernal que nous connaissons est supérieur à cette évolution. A ce stade de la compréhension, on peut donc penser qu'il est possible d'avoir du froid du sol au plafond comme la vdf de 2012, et même de battre des records de froids, comme ce fût le cas il y a quelques semaines encore en antarctique.
D'ailleurs, le froid n'est pas le seul grand absent en moyenne des dernières années, le zonal se fait court et discret lui aussi dans le sens perturbé du terme. Le grand gagnant est donc le zonal mais anticyclonique, la zone barocline étant anormalement haute en latitude en scénario médian.
Et aucun spécialiste ne sait encore si cette variabilité est de l'ordre du bruit, ou d'ordre climatique. On sait juste que les vdf vont devenir plus rares. Mais cela ne veut pas dire que les hivers verront leur anomalie grimper en flèche, ou qu'il n'y aura pas 5 hivers d'affilés avec 5 grosses vagues de froid, la probabilité n'est pas nulle.
Parce que c'est d'abord le taux de chaque type de flux qui détermine l'anomalie moyenne de l'hiver, et actuellement on connaît une anomalie des flux de SO par rapport à la base climatique. Même sans réchauffement globale, avec ces flux là à répétition, on est sûr de voir l'anomalie augmentée fortement à échelle locale.
Il est prévu au fil des décennie que l'activité dépressionnaire Atlantique se rétracte sur le NO de l'UE, ce qui favorise une récurrence de flux de SO en France. Mais actuellement, on peut supposer qu'on est déjà dans le quotas prévu, ce qui laisse entendre que la T°C moyenne des hivers pourraient cesser d'augmenter de manière nette dans nos contrées.
Déjà parce qu'il faut valider cette hypothèse sur l'évolution de la synoptique dominante, et deuxièmement parce que le vent d'Ouest est le vent qui connaît la plus faible augmentation de la T°C. C'est surtout le vent de Nord et de Nord Est qui se réchauffe.
Après pour rentrer plus dans le sujet, j'aurais tendance à raisonner comme Nanuq, jusqu'à 1 mois, la MJO est un paramètre phare, au-delà ça me semble encore du domaine de l'expérimentation. Comme l'explique MF d'ailleurs.
Pour augmenter ne serait ce qu'un peu la précision, il faudrait déjà mieux cerner l'évolution de l'enso, c'est le béabas, et là le compte n'y est pas encore. On le voit actuellement avec notre petite niña qui voit une incertitude d'encore 0.5°C pour les prochains mois. Ca en fait des joules en plus ou en moins avec la circulation convective qui en découle.
Pour le moment, tous les modèles voient un hiver plus doux que la normale, mais il y a souvent un mois plus proche du neutre, voire légèrement négatif. Mais le seul paramètre que je regarde en prévi saisonnière c'est le z500.
Pour le moment sur met office, IFS et Meteo France, on est sur une anomalie de pression négative à 500 hpa bien à notre nord en première partie d'hiver, un peu sur nous dans le milieu, et à notre nord de nouveau en fin d'hiver avec plus de progression vers la Scandinavie.
Concrètement, ça voudrait dire une fin d'automne et un début d'hiver doux et humide (zonal type), puis ensuite une dépression pilote du zonal sur notre tête favorisant des incursions neigeuses temporaires potentiellement jusqu'en plaine, avant une fin d'hiver plus contrastée avec une circulation (perturbation>giboulées>sec et froid) variant au grès des pulsions d'un AA GA.
Ainsi, la première chose qui m'interpelle quand je vois cette prévision, c'est que ça fait très climatique comme tendance. Incapable de voir si tel ou tel régime de temps pourrait ou non rester bloquer plusieurs jours ou même plusieurs semaines. Je ne parle pas d'un moment précis, viser une période courte me semble être un Graal lointain, mais au mois l'expression d'une probabilité.
Ce qui corrobore parfaitement les impressions exprimées au-dessus sur l'impuissance de la prévision saisonnière pour le moment.
Donc pour le moment, je pense que rien interdit les exercices comme le fait Cyril sur son site Meteo Laflèche, ou les comparaisons à des années passées par similitudes comme l'a fait Fred. Ou encore la méthode empirique qui consiste à corroborer certains acteurs majeurs comme l'activité solaire, la QBO, le SAI, l'enso etc...
Après chacun son avis sur la pertinence de ses méthodes, pour le mien je ne crois pas à l'efficacité de la méthode de Cyril, je ne crois pas non plus en la comparaison entre 2 années.
Pour la 3 eme méthode, je suis plus partagé, je pense que c'est une bonne piste, mais qu'il faut aller dans des détails de corrélation beaucoup plus fins que ceux qu'on établi à vu de nez à partir de quelques grands acteurs.
Je pense en effet qu'il faut baliser des indices de corrélations, qui du coup nécessitent une puissance de calcul, que nous ne pouvons malheureusement pas réaliser chacun chez soit de son côté.
Par contre, la nouvelle puissance de calcul du centre européen ECWMF qui se situera je ne sais plus où en Italie (rien à voir avec le brexit, Reading restera dans sa partie^^) pourrait permettre une progression dans ce domaine, et aussi dans celui du déterminisme à l'aide de l'amélioration de la prévision ensembliste. Mais ça c'est pour 2025, je crois, je dis ça de tête je n'ai pas le papier sous les yeux.