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Analyse de la cause du séisme 7.6 au Chili

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chasseurd'orages37
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Analyse de la cause du séisme 7.6 au Chili

Message par chasseurd'orages37 » 27 dĂ©c. 2016, 12:05

SĂ©isme au Chili :

Le 25 Décembre 2016, autour de 14h22 UTC exactement, un fort séisme se déclenche sur les îles à quelques kilomètres au large des côtes du Chili. L'épicentre est situé 39 kilomètres au Sud-Sud-Ouest de Porto-Quello. La profondeur de l'hypocentre est estimée à 35 kilomètres, en-dessous de la plaque Litosphérique continental. 4000 personnes se sont faites évacuéer à cause de l'alerte tsunami déclenchée mais qui fût assez vite enlevée quelques minutes plus tard. Il s'agira beaucoup de déformation de routes sur le continent, puisque le séisme a eu lieu à quelques kilomètres au large du pays et assez en profondeur. La propagation des ondes simique dans l'eau se fait peu voir pas du tout, seul les ondes S ( Ondes secondaires ) peuvent se déplacer dans un fluide, ce qui fût le cas ici. De ce fait, les secousses dans les terres du Chili sont estimées au maximum entre magnitudes 4 et 5.

Magnitude : 7.6
Profondeur : 34.6 kilomètres
PGA : 40.17 %g
PGV : 48.14 cm/s

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Avant de rentrer dans le détail de l'analyse, on peut dire en résumé, qu'il s'agît d'un mouvement de subduction en profondeur mais qui en surface, se manifeste par une déformation cassante par régime extensif de failles normales inverses.

Le séisme a eu lieu sur la plaque de Nazca à la limmite de la zone de subduction de la fosse océanique Pérou-Chili. La plaque de Nazca couvre une partie de l'est de l'océan Pacifique y compris les îles Galápagos et l'île de Pâques. Elle ne comporte aucune partie continentale et n'est donc composée que de lithosphère océanique. Ses frontières avec les autres plaques sont formées de la fosse du Pérou-Chili sur la côte pacifique de l'Amérique du Sud et des dorsales des Galápagos, du Pacifique Est et du Chili dans l'océan Pacifique.

Le séisme indique une poussée de faille le long du déplacement entre la plaque de Nazca et la plaque Sud-Américaine. Les ondes de pression ( P ) où ondes primaires se sont propagées à l'intérieur du manteau avant de remonter sur la surface continental, l'effet de la compression c'est fait 13 minutes après le séisme. Des ondes de compression rebondissant en surface ( PP ) se sont fait ressentir sur le sismogramme dans l'Oregon. Les ondes de cisaiellement ( S ) où ondes secondaires sont arrivées 25 minutes après les ondes P. Au vu de l'environnement où a eu lieu le séisme, les ondes de surface peuvent être considérées comme des ondes de Scholte qui est une onde qui se propage à la limite d'un liquide et d'un solide, par exemple au sol marin.

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Les contraintes peuvent déformer tout aussi bien un volume de pâte à modeler que tout un segment de la croûte terrestre. La déformation peut être permanente ou non. Le bris d'un vase qu'on échappe par terre est permanent, alors que la déformation d'une balle de tennis due à l'impact sur la raquette est éphémère. On reconnaît trois principaux types de déformations qui affectent la croûte terrestre: élastique, plastique et cassante (un quatrième type n'est pas discuté ici, la déformation visqueuse qui s'applique aux liquides). Le schéma qui suit montre la relation générale entre contrainte et déformation.

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La première réponse d'un matériau à la contrainte est la déformation élastique. Quand la contrainte est relachée, le matériau reprend sa forme et son volume initial, comme la bande élastique que l'on étire ou la balle de tennis frappée par la raquette. L'énergie emmagasinée par le matériau durant la déformation est dissipée lorsque la contrainte est relachée; cette énergie est transformée, par exemple, en mouvement dans le cas de la balle de tennis. Sur le schéma, la relation contrainte-déformation est linéaire dans le cas de la déformation élastique. À un point donné durant la déformation élastique, la relation contrainte-déformation devient non linéaire: le matériau a atteint sa limite d'élasticité. Si la contrainte dépasse cette limite, le matériau est déformé de façon permanente; il en résulte une déformation plastique (l'écrasement d'une balle de pâte à modeler par exemple) ou une déformation cassante (le verre qui se brise). Dans le cas de la déformation plastique, toute l'énergie est utilisée pour déformer le matériau. Avec une augmentation de la contrainte, le matériau atteint un second seuil, son point de rupture, et il casse; c'est la déformation cassante. Lorsqu'un matériau est soumis à des taux de contraintes très rapides, la déformation plastique est minime ou même inexistante.

Trois paramètres importants doivent être considérés lorsqu'on applique les concepts de contrainte-déformation aux matériaux de la croûte terrestre: la température, la pression et le temps. Température et pression augmentent avec la profondeur dans la croûte terrestre et modifient le comportement des matériaux. D'une manière très générale, on aura la relation suivante:

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La ligne rouge délimite deux champs: le champ de la déformation cassante (qu'on dit aussi fragile) et celui de la déformation plastique (qu'on dit aussi ductile). La ligne fléchée bleue symbolise une augmentation progressive des conditions de température et de pression à mesure que l'on s'enfonce dans la croûte terrestre. Cette relation nous indique que, de manière générale, les roches de surface seront déformées de façon cassante, alors que les roches en profondeur le seront de façon plastique. C'est dire que pour un type de roche donné, celui-ci peut se retrouver sous un état fragile ou ductile, selon la profondeur à laquelle il se trouve dans la croûte terrestre.

Dans le cas des failles normales et inverses, la faille n'est plus verticale. Les deux blocs glissent dans le plan de faille le long de la ligne de plus grande pente (stries de glissement). Le rejet (R) est donné par le mouvement relatif d'un élément du marqueur horizontal, ici la strate b. Si l'on admet une série originelle stratifiée (dépôt de a puis de b et enfin de c) dans le cas d'une faille normale les terrains les plus récents sont toujours au dessus des terrains les plus anciens (c sur a par exemple) au niveau de la faille.

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Kévin Fillin ; Analyste, prévisionniste et photographe chasseur d'orages. Prévisionniste activité solaire, études de la sismologie, volcanologie ainsi que de l'astronomie-astrophysique.

Président de l'association Amis de la Nature et de la Météo ( page facebook disponible )
Prévisionniste météo et vigilancier sur la page facebook d'Hebdo-Météo : https://www.facebook.com/hebdometeo/?fref=ts

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