Diminution de l'activité solaire.
Une explication, sans être nécessairement contradictoire, serait à trouver dans l'effet de l'activité du Soleil. Il semble qu'elle ait été particulièrement faible pendant une bonne partie de la période du Petit Âge glaciaire. Au cours de la période 1645-1715, dans le milieu du Petit Âge glaciaire, il y a eu une période de faible activité solaire connue sous le nom de minimum de Maunder. Le minimum de Spörer a également été identifié avec une période de refroidissement significatif entre 1460 et 1550. D'autres indicateurs de la faible activité solaire durant cette période sont les niveaux d'isotopes du carbone 14 et du béryllium 10. Dans une étude de Miller et al. (2012), ils lient le Petit Âge glaciaire à « une longue période inhabituelle d'activité volcanique avec 4 grandes éruptions volcaniques tropicales riches en soufre explosif, chacune avec une charge globale de sulfate supérieure à 60 GT » et notent que « des changements importants dans l'irradiance solaire ne sont pas nécessaires ».
Aucune date précise ne fait l'unanimité pour marquer le début du Petit Âge glaciaire : plusieurs événements, plus ou moins anciens, sont cités comme en faisant potentiellement partie, avant la date du premier minimum climatique avéré. À partir du xiiie siècle, la banquise de l'Atlantique nord s'étend vers le sud, de même que les glaciers du Groenland. En 1315 débutent trois années de pluies torrentielles, point de départ d'une période météorologique mouvementée qui dure jusqu'au xixe siècle. L'avancement des glaciers est attesté en plusieurs régions du monde durant ces quelque cinq siècles, mais une reconstitution de leurs progressions à partir de mesures de terrain montre qu'elles sont finalement restées limitées entre 1600 et 1850. C'est surtout le retrait des glaciers au xxe siècle qui sera spectaculaire.
Quelques grands événements climatiques peuvent donc être soulignés comme des points de repère d'un Petit Âge glaciaire étendu du xiiie siècle au milieu du xixe siècle :
1250 : début de l'extension de la calotte glaciaire en Atlantique
1300 : les étés jusqu'alors chauds cessent de l'être de façon nette ;
1315 : précipitations soutenues et grande famine de 1315-1317 ;
1550 : début théorique de l'expansion mondiale des glaces ;
1650 : premier minimum climatique.
La fin du Petit Âge glaciaire est fixée au milieu du xixe siècle.
Le Petit Âge glaciaire correspond concrètement à un léger refroidissement climatique, de l'ordre de moins de 1°C. Cette diminution peut paraître faible, mais elle était suffisante pour provoquer des hivers rigoureux et ralentir les activités humaines : notamment la production agricole, en particulier au xviie siècle. Des archives historiques ou commerciales, des peintures de l'époque témoignent d'hivers rudes et enneigés. En Savoie, on organise même des processions dans l'espoir de conjurer l'avancée des glaces. Le paroxysme de froid est atteint entre les années 1570 et 1730.Le Petit Âge glaciaire a surtout été décrit et commenté en Europe et en Amérique du Nord, bien que d'autres régions du monde aient été concernées. Au milieu du xviie siècle, les glaciers des Alpes suisses avancent rapidement, engloutissant fermes et villages. En Angleterre, la Tamise gèle (pour la première fois en 1607, pour la dernière fois en 1814) ; quand bien même certains aménagements urbains, des ponts notamment, aient pu favoriser le phénomène en entravant le flux des eaux, la fréquence de l'événement est un bon exemple de la persistance du refroidissement en Europe. De la même façon, les canaux et rivières des Pays-Bas se muent en glace lors de plusieurs hivers; ainsi celui de 1794/1795, pendant lequel la cavalerie française menée par Jean-Charles Pichegru s'empare de la flotte hollandaise, prise dans les glaces. Lors de l'hiver de 1780, la zone fluviale de New York (New York Harbor) devient solide : on marche entre Manhattan et Staten Island ; les liaisons de commerce par voie maritime sont bloquées.
Sous Louis XIV, la Seine gèle à plusieurs reprises en hiver et on est obligé, à Paris, de débiter le vin des tonneaux à la hache. L'hiver 1709 est particulièrement glacial en France.
Tous ces hivers particulièrement rigoureux affectèrent plus ou moins directement et violemment la vie des populations.Le Petit Âge glaciaire a eu un impact réel et prolongé sur la population, la faune et la flore de nombreux pays, surtout en Europe et en Amérique du Nord. Il est, par exemple, invoqué pour expliquer la disparition de la colonie norvégienne du Groenland. Certains hivers sont restés tristement célèbres par le nombre de morts recensés à cause du froid intense et des famines. Ainsi, sous le règne de Louis XIV, les années 1693 et 1694 voient mourir entre 1,5 et 2 millions de sujets français.
A bientôt.