Volcans menaçants à surveiller en 2018.
Sur Terre, des volcans se réveillent toutes les semaines. Le plus souvent, ils le font calmement, produisant de petites éruptions, mais, parfois, des géants entrent en activité. Quels sont les volcans les plus à surveiller en 2018 .
Fin 2017, le mont Agung a beaucoup fait parler de lui. Situé à Bali, ce volcan a en effet montré des signes d'activité laissant craindre une éruption imminente. Il a ainsi provoqué l'évacuation des populations les plus menacées qui vivent à ses pieds. Alors, y a-t-il d'autres volcans comme lui dont il faut s'inquiéter ? La réponse est oui, bien sûr. Notre planète compte des centaines de volcans, dont un certain nombre reste encore à découvrir au fond des océans. Ne serait-ce qu'en Indonésie, 18 des 139 volcans actifs en 2017 ont déclenché des alertes pour cause d'activité sismique plus intense que la normale, de déformation du sol ou d'émissions de gaz , écrivent trois spécialistes dans un article sur les volcans à surveiller en 2018. Ils ajoutent qu'entre 14 et 27 volcans sont entrés en éruption dans le monde chaque semaine l'année dernière. Heureusement, pour beaucoup d'entre eux, ce sont de gentilles effusions ou de petites explosions (ou des modérées). Rien à voir avec l'éruption du mont Tambora en 1815, toujours en Indonésie, considérée comme la plus puissante de l'histoire récente.
les super éruptions plus fréquentes que prévu.
En ce mois de janvier 2018, le volcan Mayon menace toujours les populations des Philippines. Le risque est élevé, avec des possibilités de coulées pyroclastiques. Pourtant, la Terre connaît parfois bien pire : les super éruptions volcaniques, qui rejettent des milliards de tonnes de cendres dans l'air et peuvent menacer notre civilisation. L'an dernier, une étude indiquait que l'intervalle moyen de temps entre deux super éruptions serait plus court que ce que l'on pensait.Les super éruptions volcaniques sont susceptibles de se produire plus fréquemment qu'on ne le pensait, affirme une étude basée sur des données statistiques. Une équipe de l'université d'Oxford (Royaume-Uni) a en effet calculé que le laps de temps estimé entre deux super éruptions serait en moyenne d'environ 17.000 ans. « C'est substantiellement plus court que les estimations précédentes », souligne cette étude parue mercredi dans la revue Earth and Planetary Science Letters.
Cela indique que les volcans représentent pour notre civilisation humaine un risque plus grand qu'on ne le pensait , ajoute le texte. Les précédentes estimations de fréquence de ces cataclysmes, réalisées en 2004, considéraient que les super éruptions se produisaient en moyenne tous les 45.000 à 714.000 ans, indique Jonathan Rougier, professeur de sciences statistiques à l'université d'Oxford et principal auteur de l'étude.
Les volcanologues qualifient de super éruptions les gigantesques éruptions explosives capables de rejeter au moins 1.000 gigatonnes (mille milliards de tonnes) de matière volcanique dans l'atmosphère. Soit assez pour recouvrir de cendres un continent, assombrir le ciel durablement et refroidir le climat de la planète pour des décennies. La dernière super éruption recensée sur la planète est celle du Taupo, en Nouvelle-Zélande, il y a environ 25.000 ans. Il y a eu également celle de Aira, au Japon, il y a quelque 27.000 ans. Chacune avait éjecté environ 1.000 gigatonnes de débris et de cendres dans l'air. « D'une certaine façon, nous avons eu de la chance de ne pas avoir connu de super éruption depuis », relève Jonathan Rougier. « Mais cela ne veut pas dire pour autant que la prochaine est en retard. La nature n'est pas si régulière . La plupart des super volcans de la planète sont éteints. Mais ce n'est pas le cas du Yellowstone, aux États-Unis, qui a connu plusieurs super éruptions, dont la dernière date d'il y a 630.000 ans. Le mont Agung, à Bali, qui vient d'entrer en éruption, est un volcan de type explosif, mais il n'est pas considéré comme un super volcan. Il a connu deux grandes explosions, en 1843 et 1963, rejetant environ une gigatonne de matière (un milliard de tonnes). Son éruption, il y a cinquante-quatre ans, avait fait 1.600 morts et provoqué une baisse des températures de 0,2 à 0,5 °C pendant environ un an. « Le mont Agung possède une chambre magmatique qui est trop petite pour produire une super éruption . Toutefois, ce sont les éruptions petites à modérées qui représentent le plus souvent une menace volcanique constante . Surtout qu'en ce début de XXIe siècle, ce sont quelque 800 millions d'êtres humains qui habitent à proximité de volcans en activité, à moins de 100 kilomètres. Et, parmi eux, 29 millions vivent à moins de 10 kilomètres. De tous les volcans actifs qui menacent dans le monde, les chercheurs surveillent de très près le mont Shinmoe, au Japon, le Merapi, en Indonésie, l'Öræfajökull, en Islande, le Popocatepetl, au Mexique, le Villarrica, au Chili, et le Kilauea, à Hawaï (États-Unis).Tous montrent des signes de réveil dangereux .Les monts Kirishima, au Japon, comptent plusieurs volcans. Mais le plus redouté d'entre eux est le mont Shinmoe qui, il n'y a pas si longtemps, en 2011, fut à l'origine de l'une des plus grosses éruptions sur Terre depuis cinquante ans. Entré de nouveau en éruption en octobre dernier, le niveau d'alerte en ce début 2018 demeure très élevé . Le Merapi, en Indonésie, est beaucoup plus connu, sans doute pour ses éruptions plus fréquentes. Il est considéré comme l'un des plus dangereux du monde et, à ce jour, le plus meurtrier du XXIe siècle (400 morts en 2010). Il est plutôt somnolent en ce moment, « il n'y a aucun signe précurseur pouvant indiquer qu'une nouvelle activité volcanique est à venir ». Néanmoins, les scientifiques ne le quittent pas des yeux, se méfiant de ce géant qui dort. Tout le monde a entendu parler de l'Eyjafjöll, en Islande, tapi sous le glacier Eyjafjallajökull, lorsqu'il s'est réveillé en 2010. Mais à quelques centaines de kilomètres de là, vers l'est, l'Öræfajökull donne des signes d'activité depuis environ six mois. Des secousses sismiques ont été enregistrées et le glacier qui recouvre le cratère principal s'est affaissé. Pour les volcanologues, c'est un indice de plus que la température monte à l'intérieur. Son nom islandais signifiant « glacier des terres désolées (ou abandonnées) » rappelle l'éruption catastrophique de 1362 ; celle-ci fut suivie d'inondations qui poussèrent les habitants à quitter la région. Situé à 70 kilomètres au sud de la capitale du Mexique, Mexico, le Popocatépetl (« la montagne qui fume » en nahuatl) est un monstre culminant à 5.426 mètres en activité depuis 2005. Son éruption la plus puissante au cours des temps modernes s'est produite en 1996. Le volcan connaît des éruptions par intermittence qui s'accompagnent d'un grossissement du dôme de lave, d'explosions, de panaches de cendres s'élevant à quelques 20 kilomètres de hauteur et de retombées de cendres dans les environs .
Restons sur le continent américain, mais cette fois en Amérique du Sud, au Chili, où le Villarrica, l'un des trois plus grands stratovolcans de la cordillère des Andes, montre un regain d'activité. Depuis novembre 2017, des fontaines de lave éructent jusqu'à 150 mètres de hauteur, indiquent les chercheurs.
A bientôt.