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Un refroidissement local de l’Atlantique Nord qui inquiète les scientifiques

Le refroidissement local de l’Atlantique nord particulièrement dans la mer du labrador inquiété les scientifiques. En effet ce phénomène relativement complexe est le résultat de la cessation du mélange d’eaux de l’océan.

Atlantico : Une équipe de chercheur, dont vous faite partie, a récemment découvert le risque d’un refroidissement rapide de l’Atlantique nord. Comment expliquer ce phénomène ? Quels sont les risques concrets auxquels nous devons faire face ?

Giovanni Sgubin : Notre équipe n’a pas découvert ce risque, il était déjà bien connu, notamment comme conséquence d’une possible interruption de la circulation thermohaline, c’est-à-dire le système de courant à grande échelle responsable du transport de la chaleur dans l’Atlantique du Nord. Un tel événement pourrait causer un refroidissement drastique de tout l’Atlantique du Nord. Cependant, cette possibilité reste pour nous relativement faible au cours du XXIème siècle. Les résultats d’une quarantaine de modèles climatiques montrent que même s’il y a un ralentissement de cette circulation à grande échelle, celui-ci sera très progressif et il y a de très faible chance d’un arrêt total.

Les risques d’un refroidissement abrupte de l’Atlantique nord lié à une interruption de la circulation thermohaline restent donc très improbables au cours du XXIème siècle. Notre nouvelle étude s’est focalisée sur les risques d’un refroidissement de l’Atlantique nord en raison d’un autre phénomène, c’est-à-dire une interruption de la convection dans la Mer du Labrador. La convection océanique dans cette région est un événement qui arrive normalement pendant l’hiver à travers le mélange entre les couches en surface et les couches en profondeur. Ce mélange produit un échange de chaleur entre l’océan et l’atmosphère. Pendant l’hiver la chaleur se dirige donc vers l’atmosphère. Avec le changement climatique global ce phénomène est actuellement en péril. Par l’arrêt de ce phénomène nous pourrions voir un refroidissement local dans la mer du Labrador, qui peut avoir un impact important sur les températures en Europe et en Amérique du Nord.

Pour calculer ces fluctuations de températures vous avez développé un nouvel algorithme. En quoi cet algorithme peut changer la façon dont les scientifiques évaluent les variations climatiques ?

Nous avons développé un algorithme de détection. Dans les projections climatiques pour le futur, nous avons cherché les zones dans lesquelles il y avait un changement de température de l’Océan très rapide, qu’il peut être expliqué exclusivement comme une conséquence d’une augmentation de la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. En fait l’algorithme de détection prend en compte les variations de température sans précédents dans les conditions climatiques d’avant la révolution industriel. En fin de compte, cet algorithme nous a permis de localiser les zones touchées par des phénomènes de changements de température très rapide imputable aux activités humaines.

Que pouvons nous faire concrètement pour ralentir ou stopper ce refroidissement rapide de l’Atlantique nord ?

Ce phénomène local est une conséquence du réchauffement climatique à l’échelle globale. Donc la seule solution possible reste la réduction de gaz à effet de serre. C’est presque banal mais absolument nécessaire.

source : http://www.atlantico.fr/

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