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Un Monde Chinois

Aujourd’hui : Le monde chinois est une expression désignant les pays et les communautés partageant la culture chinoise, indépendamment de toute considération diplomatique et/ou étatique, dans la mesure ou des désaccords existent, notamment sur le statut de Taïwan.

On peut alors considérer que le monde chinois regroupe la République populaire de Chine (RPC), Hong Kong et Macao (rattachés à la RPC), la République de Chine à Taïwan, Singapour et l’ensemble des communautés chinoises réparties dans le monde, souvent concentrées dans des « quartiers chinois ».

L’ensemble du monde chinois couvre un territoire avoisinant les dix millions de kilomètres carrés. Elle est riche d’une histoire et d’une culture plusieurs fois millénaire. Et demain ?

Un défi majeur
Les chinois définissent traditionnellement leur pays par le terme : Zhongguo (l’Empire du milieu, le centre du monde) ou par le terme : Tianxia (Monde, univers). Le ciel (Tian) a conféré à son fils (l’Empereur) le mandat de régner sur terre avec justice et morale. Dans le cas contraire, tian créé le Chaos (luan) donnant droit au fameux Ge Ming, le défi au mandat. Ce concept du défi au mandat est d’une importance considérable pour comprendre, non seulement la structure politique de l’Etat chinois, mais aussi les structures mentales de la population. Le chinois craint le vide. Le vide et le chaos. Le vide car entraînant le chaos. Le chaos car étant toujours accompagné pour la Chine de  » grands malheurs « . Le comportement de la population chinoise est donc prévisible que dans les circonstances ou le pouvoir est fort. En très large partie, l’avenir de la Chine dépendra du degré de cohésion de l’Etat. De ce fait, des désordres n’ont rien d’invraisemblables. Le contrôle du pouvoir central en Chine, aujourd’hui comme hier, et ce à travers toutes les époques de l’histoire de la Chine, repose sur un concept culturel : l’important n’est pas le contrôle économique, mais le contrôle politique et moral. Le défi aujourd’hui lancé à la Chine est considérable. Nul ne peut vraiment saisir la portée de la mutation en cours. Et pour les dirigeants chinois, demeure essentiel l’aspect politique et moral.

La réforme économique ne semble pas être un but mais l’instrument d’une stratégie de puissance dont l’objectif est de rétablir toute l’influence de la Chine impériale. Le concept de  » modernisation  » s’applique en réalité aux instruments de la puissance chinoise, ce que le Japon avait déjà compris avec l’ère Meiji et mis en pratique durant l’entre-deux guerres. La Chine ne sera l’alliée de personne n’en déplaise à certains stratèges, notamment américains. Être chinois signifie être civilisé, les autres étant à la fois barbares et inférieurs. Ils doivent donc être déférents. Ce sentiment mêlé à une historicité d’humiliation collective, l’assurance d’une suprématie chinoise envers les autres, donnera à terme un statut de puissance dominante à la Chine. Les longues périodes de l’histoire chinoise où ce pays à été diminué et humilié auront leurs répercussions à l’inverse. Ce rappel historique à son importance, il permet de comprendre pourquoi la Chine, qui estime avoir souffert de l’Occident (La Chine reste aujourd’hui un pays blessé dans son orgueil), ne veut pas se voir imposer un modèle occidental, y compris au sein des relations internationales. Pour les Chinois, la situation actuelle n’est qu’un incident de l’histoire (à son apogée en l’an 88 de notre ère, la Chine contrôlait l’un des plus vastes empires que le monde ait connu). La Chine parviendra à corriger cette situation et à retrouver sa  » centralité « .

La Chine est confrontée à un problème majeur : l’alimentation de sa population. Elle doit nourrir 20 % de la population mondiale avec 7 % des terres cultivables dans le monde. De plus, cette population, d’ici 2030, devrait encore augmenter (de l’ordre de 350 millions d’habitants), alors même que la surface agricole cultivée diminue. A cette date, la Chine devra nourrir 1,6 milliards de ren-kou (les Chinois ne s’expriment pas en terme d’habitants, mais en terme de ren-kou :  » bouche à nourrir « ). Non seulement l’urbanisation et l’industrialisation consomment 2 millions d’hectares de terre par an, mais la pollution industrielle et agricole à fait chuter les rendements tout en détruisant plus d’un million d’hectares. Enfin les habitudes alimentaires des chinois sont en train d’évoluer (moins de riz et de poisson, et plus de viande). La Chine devrait donc importer (malgré l’augmentation des cultures hydroponiques) à l’avenir prés de 400 millions de tonnes de céréales par an, soit grosso modo l’équivalent de sa production actuelle, mais aussi l’équivalent des exportations mondiales de céréales. La population chinoise n’entrera pas en régression avant 2040. Cette probable explosion du marché mondial des céréales devrait aussi engendrer de graves crises dans les pays du Tiers Monde, incapable de suivre l’augmentation des cours. Famine, troubles sociaux, tensions et guerres sont donc à craindre. A cela s’ajoute que la Chine devient l’un des principaux pays importateur de produits énergétiques. De part sa démographie (à partir de 2040, sa population vieillira rapidement), la fenêtre d’opportunité stratégique de la Chine est donc courte et se situe entre 2010 et 2020.

La Chine est grande, et son influence internationale n’a cessé d’augmenter, comme on pouvait s’y attendre d’un pays peuplé de près d’un quart des habitants de la planète. Mais qui en a fait une « superpuissance » ? Ou même un « pouvoir » ? En quoi consiste exactement le « pouvoir » de près de 500 millions d’agriculteurs en survie qui n’ont même pas l’électricité, l’eau potable et une habitation correcte, et dont la seule formation consiste à écrire et à lire quelques textes prescrits ? Comment beaucoup de « pouvoir » pourrait être obtenu en ajoutant 500 autres millions de citadins éduqués avec les mêmes aspirations que les occidentaux mais vivant dans des structures économiquement et écologiquement non viables ? Replacer le pays face à ses difficultés bien réelles permet de se rendre compte bien vite que les capacités de la Chine ne sont pas aussi éminentes qu’elles sont souvent dépeintes.

La Chine est devenu un acteur incontournable qui doit relever ses propres défits. Elle a déjà atteint son tournant.

sources : http://fr.wikipedia.org/ / http://www.diploweb.com/ / http://www.agaia.fr/

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