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Toujours plus de blocages

Dans un récent article de presse, MétéoSuisse relevait depuis quelques années la multiplication des situations dites « bloquantes », qui conduisent à la persistance inhabituelle d’un certain type de temps. Les plus récents exemples sont la situation de nord-ouest de février 1999 et l’été caniculaire de 2003, auxquels on pourra désormais ajouter la deuxième moitié de l’hiver 2005. En effet, tous les modèles actuellement disponibles, s’ils diffèrent sur certains détails, s’accordent à maintenir des conditions hivernales sur nos régions plusieurs jours encore. Un hypothétique réchauffement est chaque jour repoussé à la toute fin d’échéance des modèles, ce qui témoigne de l’inertie des actuels centres d’action. A savoir, schématiquement, la présence d’un anticyclone à l’ouest des îles britanniques, alternativement au voisinage de l’Islande, et le maintien de pressions basses sur l’Europe centrale, avec un défilé de dépressions en provenance de mer du Nord ou de Scandinavie. Ceci se disait cet hiver 2005, et voici pour ceux qui n’auraient pas tout compris…

 

Le jour où les météorologues sauront pourquoi se créent de tels blocages, ils sauront également faire des prévisions à long terme… En attendant, on en est réduit aux supputations, et on suspecte paradoxalement le réchauffement global de la planète d’être à l’origine de ces anomalies climatiques de surface ! Des anomalies qui ne sont donc pas systématiquement synonymes de vagues de chaleur, on l’aura constaté pendant cet hiver dans nos régions.

Mais pour revenir au blocage actuel, comment ne pas faire la liaison avec les anomalies négatives de la surface de l’océan Atlantique et comment ne pas pouvoir faire la parallèle avec le Gulf Stream ?

Sur la base d’études récentes, M. Jimenez Beltran, directeur de l’Agence Européenne pour l’environnement considère que « Le changement climatique est désormais inévitable » et « que les rejets de CO2 continueront d’augmenter jusqu’en 2010 ». Certains scientifiques envisagent désormais sérieusement une augmentation des températures en fin de ce siècle comprises entre 1 et 5°. Des modifications considérables du climat constatées dans le passé reposaient sur une variation de -2° à +2° par rapport aux moyennes des températures relevées durant le XXième siècle. A une baisse de 2° correspondait une phase de glaciation qui voyait tous le nord de l’Europe et celui de la France pris dans la banquise. Car, par des phénomènes hydrologiques principalement, une phase de réchauffement bascule inévitablement en glaciation.

La modification du cycle saisonnier de cet énorme apport d’eau douce au système couplé océan-glace entraîne une réponse significative de la banquise : par exemple, de 1950 à 2000, on observe une augmentation notable du volume de glace arctique dans SG2 par rapport à SG1. Il a été montré qu’aux abords des embouchures des fleuves, la salinité à la surface de l’océan est plus faible dans SG2 que dans SG1, particulièrement au début de l’automne. Sur toutes ces zones, les taux de croissance de la banquise se trouvent nettement augmentés suite à l’élévation du point de congélation qui résulte de l’abaissement de la salinité, mais aussi car ces conditions particulières à la surface interviennent à la période climatiquement la plus favorable à la formation de la glace. La banquise produite dans ces « usines à glace » localisées est ensuite transportée à travers tout le bassin arctique.

Une augmentation de la banquise réfléchit beaucoup plus la lumière, ainsi une augmentation des basses températures peut être attendue.

Nous savons que les vents d’un anticyclone sont « attirés » vers des basses pressions. Aussitôt que cet air s’est écoulé de l’anticyclone à la dépression, il est remplacé par de l’air qui vient d’une altitude plus élevée. Du même coup, les nuages qui sont en dessous sont compressés, ils ne peuvent se développer et peuvent même disparaître. La pression atmosphérique devient plus élevée; c’est alors un temps anticyclonique.

Donc ce qui expliquerait que l’anticyclone est attiré par une région à tendance négative sur l’Atlantique nord. Ainsi cet anticyclone basé sur l’Islande et le Groenland tournant dans le sens des auguilles d’une montre renvoie des vents et des dépressions du Grand Nord directement sur l’Europe Occidentale.  

Ainsi nous comprenons mieux le phénomène en cours depuis cet hiver 2005. L’anomalie négative détectée dans l’Atlantique nord va nous apporter des hivers qui devraient être très froids.
sources : http://www.meteo-chamonix.org/ / http://ase.ouvaton.org/lettre2.htm / http://www.cnrm.meteo.fr/passion/climat.htm#f53 /http://www.meteo.org/phenomen/d_a.htm

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