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Tchernobyl : 25 ans après

Le 26 avril 1986, il y a 25 ans. La catastrophe de Tchernobyl est un accident nucléaire qui s’est produit le 26 avril 1986 dans la centrale nucléaire de Tchernobyl, située en Ukraine, qui faisait partie à l’époque de l’URSS. Cet accident a conduit à la fusion du cœur d’un réacteur, au relâchement de radioactivité dans l’environnement et à de nombreux décès, survenus directement ou du fait de l’exposition aux radiations. Il est le premier accident classé au niveau 7 sur l’échelle internationale des événements nucléaires (INES) (le deuxième étant la catastrophe de Fukushima, accident classé niveau 7 le 12 avril 2011), et est considéré comme le plus grave accident nucléaire répertorié jusqu’à présent. Au delà des conséquences catastrophiques sur la faune, la flore et sur la santé des Hommes, que se passe t-il aujourd’hui à Tchernobyl et dans la région ?

Dans un article paru récemment Pascal Rueff, artiste sonore, fait le récit de sa confrontation sur 4 ans (de 2006 à 2009), avec le site de Tchernobyl. Il montre avec brio comment le site s’impose en silence, par l’invisible et le mutisme.

À Tchernobyl aujourd’hui  il n’y a rien à voir, rien de particulier, rien de spécifique à écouter, rien de précis à saisir. Et cela à tel point que Rueff ne parvient pas à distinguer ce qui relève de la Zone : « Nous y étions et nous ne le savions pas ».

La catastrophe a déjà eu lieu. Maintenant elle fait partie du décor, elle est devenue une ambiance qui – étant donné la durée de vie du plutonium 239, tend à devenir permanente. L’ambiance devient l’ambiant, la catastrophe devient matrice. Comme l’écrit Pascal Rueff à très juste titre : « La nature de la Nature a changé ici ».

Les autorités ukrainiennes ont décrété une zone morte de 29 km de rayon (la moitié d’un département français) avec son cortège de villes fantômes et l’aspect de désolation propre aux ruines et aux vestiges abandonnés. La plus connue est Pripiat, située à environ deux kilomètres du désastre, vidée de ses 50 000 habitants dans l’urgence de la catastrophe.

Un effort de décontamination a rendu le complexe des réacteurs assez sûr pour l’accès des travailleurs et des visiteurs. La plupart des zones décontaminées ont été nettoyées avec des bulldozers qui ont enlevé une épaisseur de plus de 1 mètre de sol contaminé.

Une émission sur Arte montrait ceci : « La nature semble, de manière surprenante, avoir repris tout ses droits (images d’une ruines envahie par les plantes). À  Tchernobyl (rennes en gros plan), la zone interdite abrite (blaireau) de nombreuses espèces d’animaux sauvages, dont certaines totalement absentes avant l’accident (images de lynx puis ours). Plusieurs ours s’y sont installés, il est très fréquent de voir des sangliers, des biches, des cerfs ou des chevreuils (tous ces animaux sont successivement montrés). Les oiseaux nichent même sur le sarcophage de béton (idem) qui recouvre le réacteur défunt à des niveaux de radioactivité un million de fois la normale. Mais surtout (…) tout ces animaux semblent en parfaite santé. La zone de Tchernobyl abrite en particulier une espèce de mammifère extrêmement rare, quasiment éteinte sur la planète tellement elle est chassée par l’homme : le cheval de Przewalski (on les voit, mais seulement après une petite errance dans des paysages champêtres : ils gambadent) ».

Depuis Tchernobyl les mulots ont eu une quarantaine de générations. Ce qui leur laisserait le temps de s’adapter. Ils sont hautement contaminés, mais « ont l’air normaux et en parfaite santé ». La voix off  : « Comment expliquer ce paradoxe ? »

 

«Plus de 400 naissances anormales chez les animaux domestiques auraient été observées autour de la zone dans les mois et années qui suivirent la catastrophe. Mais du fait des retombées en tâches de léopard, des zones quasiment indemnes en côtoyaient d’autres totalement vidées de leurs faunes, exterminées par la violence des doses de radioactivité. A la différence des bombes nucléaires (images d’une explosion nucléaire) qui sont des flash et irradient de façon très courtes, ici les radionucléides tombés au hasard continuent de rayonner en toute discrétion tant qu’ils ne se sont pas tous désintégrés jusqu’à devenir des atomes stables. (…) Aujourd’hui, après plus de deux décennies, moins de 3% d’atomes radioactifs subsistent dans la zone interdite de Tchernobyl. Mais ceux qui restent sont là pour très longtemps et leurs comportements dans la nature sont autant d’énigmes pour les scientifiques (images d’oursons grimpants à un arbre). La zone de Tchernobyl est entrée dans une nouvelle phase, celle que les scientifiques appellent « phase-de-radioactivité-chronique-mais-de-faible-dose ».

 

Au fil des saisons les radionucléides se sont enfoncés dans le sol, « du coup une partie de la radioactivité provient du sous-sol et une autre de la végétation (irradiation chronique aux effets très peu connus). « Les organismes vivants, qu’ils soient animaux ou végétaux allaient absorber ces éléments radioactifs soit par inhalation, soit en se nourrissant. Ils allaient devoir lutter contre un ennemi de l’intérieur, subir une irradiation interne et devenir eux-mêmes radioactif. Toute la chaine alimentaire allait être atteinte ».

Les bouleaux résistent et ne montrent aucunes mutations, alors que les pins meurent ou montrent des phénotypes mutés. Cela serait dû aux différences de tailles des génomes : plus petits chez les bouleaux, ils ont moins de chance d’être heurtés par les radiations.

« Non seulement les animaux vont bien mais ils n’ont pas subis de modifications »

Le cas des chevaux de Prévalsky et des rongeurs : en pleine forme « ils pullulent ». « Nous avons capturé des milliers de souris, nous n’avons observé aucunes modifications ou nécroses ». Pour les rongeurs, la radioactivité est semblable à un « stress » environnement qui ne met pas leurs vies en danger.

Explication

Des anti-oxydants (très présents chez ces espèces) luttent contre les radicaux libres formés par les destructions cellulaires dues aux radiations. Ils permettent de restructurer les dommages générés par les radiations.

Quand l’homme habitait à Tchernobyl, la pollution chimique de l’environnement était forte, son empreinte écologique terrible.

« Le départ de l’homme et donc l’absence de son activité ont eu des incidences très positives. Le animaux et les plantes, toutes ces terres et grands espaces ont recommencé à se développer indépendamment de l’homme, d’après leurs propres lois naturelles. Et en fin de compte, ils sont devenus plus riches, avec une plus grande diversité qu’à l’époque où l’homme était installé ici »

Un paradis pour les bêtes

« Des ours, des loups, des castors, des cygnes à bec jaune sont réapparus dans la zone interdite ». Et les signes abondent : la bonne santé et l’épanouissement c’est (aussi) pour les chauves souris (…) et pour le loup (…),  etc.

Un nouvel équilibre écologique s’est formé et il s’est installé partout « dans les ruines de la ville comme dans les forêts ou dans les champs ».

« Dans cette zone immense de Tchernobyl, la nature semble avoir repris ses droits sur les lieux mêmes d’une tragédie qui a bouleversé le destin de centaines de milliers d’êtres humains. Mais si l’adaptation de la nature s’est vraiment faite, c’est au prix de lourdes pertes, en particulier lors des premières années qui ont suivi la catastrophe, des sacrifices qui seraient inacceptables pour l’espèce humaine. »

sources : http://culturevisuelle.orghttp://fr.wikipedia.org/http://www.laradioactivite.com /http://culturevisuelle.org/ / ARTE

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