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Sécheresses, Incendies et Causes

Avec les nombreux incendies qui ont frappé l’Espagne, le Portugal, le Canada, la Chine, la France, un autre constat est également la sécheresse. Beaucoup de phénomènes météorologiques sont soudains et éphémères, tandis que la sécheresse est plus insidieuse, car elle frappe progressivement une région et maintient son emprise au fil du temps. Dans les cas graves, elle peut durer de nombreuses années, envahir une grande partie d’un continent, anéantir l’agriculture et engendrer la famine.

Voici ces phénomènes mais surtout ses causes stupéfiantes…

Contrairement à une idée répandue, la sécheresse n’est pas simplement synonyme de faibles précipitations. La pluie n’est pas équitablement répartie sur la planète, et certaines régions seront toujours moins arrosées que d’autres. Les déserts, par définition, enregistrent une faible pluviométrie. Les régions tropicales ont une saison sèche et une saison des pluies, et ne reçoivent presque pas de pluie pendant la saison sèche. La sécheresse est donc un terme relatif, fondé sur la pluviométrie moyenne pour une zone donnée à un moment de l’année. Les périodes de sécheresse peuvent être accentuées du fait de l’activité humaine, mais ce sont des phénomènes naturels auxquels il faut toujours s’attendre. Les définitions précises de la sécheresse varient énormément d’un pays à l’autre. Aux États-Unis, le terme est utilisé quand une zone étendue reçoit 30 % ou moins de précipitation, qu’en temps normal sur un minimum de vingt et un jours. En Australie, on parle de sécheresse quand une région reçoit moins de 10% de précipitations par rapport à la moyenne annuelle, alors qu’en Inde la sécheresse est déclarée quand les précipitations annuelles sont inférieures de 75 % aux normales saisonnières. On dit qu’il y a sécheresse en France quand moins de 0,2 mm de pluie est tombé sur une période d’au moins quinze jours. À cause de la sécheresse, en Afrique, on prévoit qu’environ 30 à 40 % des terres sont sous la menace de la désertification. L’amélioration du climat local et l’atténuation des effets de la sécheresse en Afrique semblent nécessaires et ont des influences directes sur la vie économique. 

Une période de sécheresse peut se poursuivre pendant plusieurs mois avec un retour progressif précipitations normales. Elle peut aussi être interrompue par de fortes pluies qui provoquent inondations. L’équilibre entre la sécheresse et les inondations qui se produisent dans de nombreuses régions du globe fait dire aux météorologues que la moyenne des précipitations est égale à une sécheresse plus une inondation divisées par deux. Une période de sécheresse prolongée peut avoir des effets catastrophiques. La pénurie d’eau va décimer les cultures et le bétail, mettant ainsi en péril la survie économique des agriculteurs. la couche arable s’altère et devient poussiéreuse, et la végétation inflammable, ce qui crée les conditions Parfaites pour déclencher des tempêtes de sable et des incendies.

Les incendies de végétation sont l’une des catastrophes naturelles majeures qui endommagent d’immenses surfaces forestières et herbacées dans le monde entier. Plusieurs centaines de millions d’hectares de végétation brûlent chaque année dans le monde, avec des répercussions néfastes sur la situation économique, l’environnement, la sécurité, la santé humaine, et la faune et la floresauvages des pays touchés.


Il faudra attendre en revanche, plusieurs dizaines d’années pour que la forêt retrouve son aspect d’origine. Cela dépendra en partie du nombre de graines à avoir survécu à l’incendie.
« Là aussi, la sécheresse peut influencer la réussite de cette étape », alerte Michel Vennetier. « Avec les nombreuses pommes de pins ouvertes précocement cette année et avant les incendies, beaucoup de graines ont été brûlées par le feu, ce qui va limiter les chances de régénération naturelle. Un incendie puissant consume aussi une bonne partie des graines enterrées en altérant profondément le sol ». Normalement, les pommes de pin s’ouvrent tardivement en été. En cas d’incendie, la chaleur du feu les fait s’ouvrir dans les heures suivant l’incendie. Une véritable pluie de graines s’abat alors sur le sol distribuant entre 100 à 200 graines par m2 . Elles constituent alors l’espoir des générations futures, plutôt amoindri cette année. Quant au pouvoir fertilisant des cendres, son efficacité sera fonction des conditions météorologiques à venir. Riches en phosphore et en potasse, les cendres enrichiront le sol et favoriseront la reprise
de la végétation sauf si des pluies trop violentes les entraînent dans la rivière ou si un coup de vent trop fort les emporte plus loin. De la même façon, un orage peut provoquer une érosion
importante réduisant l’épaisseur et la fertilité du sol.

 De nombreuses études ont été entreprises au cours des dernières décennies pour déterminer les causes de la sécheresse. Il semble maintenant évident que des périodes prolongées de précipitations anormalement faibles en Amérique et en Australie sont liées aux températures de la surface de l’eau à travers le Pacifique et le long de la côte occidentale d’Amérique du Sud. Celles-ci évoluent rapidement, ce qui peut expliquer l’irruption soudaine de périodes de sécheresse.

Le nombre d’incendies et les superficies brûlées sur tous les continents sont stupéfiants. Chaque année, plusieurs centaines de millions d’hectares de terres forestières brûlent dans le monde entier. Pendant la période 1987-1996, on a recensé chaque année environ 66 000 incendies en Europe et 133 000 en Amérique du Nord. La superficie moyenne des zones touchées était d’environ 544 000 et 4 295 000 ha respectivement (FAO, 1997). En Amazonie brésilienne, les incendies brûlent chaque année une superficie équivalente au double de la surface du Costa Rica (Nepstad et al., 1999).

Les superficies touchées par les incendies sont multipliées par deux pendant les années de sécheresses intenses et prolongées, même dans les régions à climat tropical humide, comme le bassin amazonien. Les exemples les plus récents sont les graves sécheresses liées au phénomène El Niño de 1997-1998, qui ont provoqué des incendies immenses en Asie du Sud-Est, en Amérique centrale, en Amérique du Sud (Brésil) et en Russie orientale. Ils ont eu pour conséquences la formation d’une brume de pollution (smog) dense, des problèmes de santé publique, la destruction de ressources écologiques, des déplacements de population et des pertes en vies humaines.

Les risques de déclenchement des incendies sont plus élevés lorsque les conditions sont exceptionnellement arides, comme celles provoquées en Asie du Sud-Est par les phénomènes El Niño qui se produisent en moyenne tous les quatre ans. Il est maintenant possible de prévoir les phénomènes El Niño avec un haut degré de précision, entre neuf mois et un an avant qu’ils ne se produisent, ce qui permet de mettre en place des mesures préventives et de prendre des mesures de sécurité. Les prévisions sont faites à l’aide de modèles numériques perfectionnés qui traitent l’atmosphère et l’océan comme un système couplé. Les données utilisées par ces modèles pour élaborer les prévisions proviennent de divers systèmes d’observation situés dans l’océan Pacifique et en Asie du Sud-Est, notamment.

Ici nous parlons de El Nino qui a une influence certaine sur le pourtour du Pacifique. Mais que dire des sécheresses qui ont touché l’europe du sud ? Les pays du sud de l’Europe, notamment l’Espagne et le Portugal qui connaissent leur pire sécheresse depuis les années 1940, sont victimes depuis plusieurs jours d’une vague d’incendies dans lesquels 12 personnes ont été tuées. Nous savons que les alizés jouent un rôle primordial. Quelle est l’origine des alizés de l’Atlantique Nord ? Un seul responsable semble bien être l’oscillation Nord Atlantique plus communement appélée NAO.

Sur les trois dernières décennies
La prédominance des phases positives de la NAO sur les trois dernières décennies a fortement contribué au réchauffement observé des températures de surface de l’hémisphère Nord et à la sécheresse chronique sur l’Europe méditerranéenne. La diminution des pluies hivernales sur les régions méridionales affecte le bilan hydrique annuel des sols et a d’importantes conséquences en termes de réserves en eau.

Un mode atmosphérique intrinsèque
Les modèles de circulation générale atmosphérique dans lesquels on impose les températures de surface de la mer climatologiques (i.e. sans anomalies interannuelles) et dans lesquels on fixe les autres composantes du système climatique (cryosphère, biosphère etc. ) exhibent des fluctuations atmosphériques sur l’Atlantique Nord dont les caractéristiques spatiales sont très similaires à celles de la NAO observée. Il apparaît que la NAO est en fait un mode de variabilité intrinsèque à l’atmosphère dont les mécanismes reposent sur l’interaction entre l’écoulement moyen (courant-jet de haute altitude, ondes atmosphériques stationnaires etc. ) et les tourbillons synoptiques transitoires (ou tempêtes). Ainsi, le modèle d’atmosphère n’a pas «besoin» de la variabilité océanique ou des autres sous-systèmes climatiques pour reproduire le mode spatial NAO (contrairement à l’ENSO) ; en revanche, les fluctuations temporelles de la NAO simulée ne privilégient aucune période caractéristique. Comment expliquer alors les fluctuations décennales nettement décelables sur les 50 dernières années ? Une possibilité est l’influence d’un autre sous-système climatique à mémoire lente (par contraste avec la composante atmosphérique rapide), capable de modifier l’occurrence et/ou la persistance de phases spécifiques de la NAO.

La réponse de l’océan
L’océan est le principal candidat. Des anomalies océaniques de grande échelle sur le bassin Atlantique sont étroitement liées aux phases de la NAO. Elles présentent une structure latitudinale à trois branches, des subtropiques au bassin arctique (figure 4). Les perturbations de la circulation atmosphérique de surface (vent, température etc. ) associées à la NAO sont, en très grande partie, responsables de ces anomalies tripolaires. En effet, par la modification des échanges air-mer (chaleur latente et sensible), l’atmosphère «imprime» ses anomalies à l’océan de surface. En phase positive et en hiver le renforcement des vents d’Ouest sur le nord du bassin Atlantique, associé à la course plus septentrionale des tempêtes, tend à refroidir davantage l’océan par augmentation de l’évaporation de surface, alors que des conditions plus clémentes aux moyennes latitudes tendent à le réchauffer anormalement (diminution de l’évaporation). Les descentes d’air froid et sec d’origine polaire sur le Nord-Ouest du bassin tendent également à refroidir les surfaces océaniques (Mer du Labrador) alors que les remontés d’air plus chaud (régime de Sud-Ouest dominant) tendent à les réchauffer (le long des côtes américaines et européennes). Dans les tropiques, l’intensification des alizés due au renforcement de l’Anticyclone des Açores induit un refroidissement du bassin tropical de l’Atlantique Nord en réponse à une évaporation de surface plus intense.

sources : http://www.cemagref.fr/Informations/Presse/InfMedia/im59/im59recherche.htm
http://www.alertes-meteo.com/vague_de_chaleur/secheresse.htm / http://www.fao.org/documents/show_cdr.asp?url_file=/DOCREP/003/X2095F/x2095f0m.htm

/ http://fr.news.yahoo.com/050720/202/4ic1s.html 

/ http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosclim/biblio/pigb15/06_oscillation.htm

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