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Que faire en cas de tempête de neige ?

La tempête est l’un des principaux dangers des régions polaires. Les vents peuvent se lever brusquement, même par ciel bleu, alors que rien ne le laissait présager quelques minutes auparavant. Ils peuvent rapidement tourner à la tempête, se chargeant de neige soulevée du sol (la « poudrerie »).

Quelques conseils peuvent vous aider à mieux gérer cette situation parfois difficile que l’on peut connaitre au sein de certains massifs et rarement en plaine. Si vous êtes pris dans une tempête hivernale sur le continent, ces conseils peuvent être également utiles…

N’oubliez pas que le vent aggrave l’effet du froid (cf. explication du facteur de froid ressenti, le « windchill »); lorsque l’on progresse par grand vent, il ne faut pas céder à la tentation de sauter les pauses permettant de boire et de manger. Cela aggraverait considérablement les risques de gelures, voire d’hypothermie. Il faut donc maintenir ces pauses, plus courtes, mais au moins aussi fréquentes. On s’abritera du vent, par exemple, en s’adossant aux pulkas et en se « ratatinant » le plus près possible du sol.

Marchez groupés pour éviter de vous perdre. L’homme de tête doit se retourner souvent pour vérifier qu’il est bien suivi. L’arrêt s’impose si la visibilité ne lui permet plus de voir tous ses équipiers.

Portez une attention particulière à ne rien laisser échapper (les gants par exemple), tout objet qui s’envole étant irrémédiablement perdu.

Apprenez à bien évaluer, lorsque le vent forcit, le moment où vous devez obligatoirement vous arrêter, c’est-à-dire celui où il est encore possible de monter la tente sans risque. Un vent de face peut conduire à surestimer la vitesse du vent, tout comme un vent arrière pousse à la sous-estimer. Le bon moment dépend largement du degré d’entraînement des équipiers à monter la tente par vent fort. C’est pourquoi il faut utiliser systématiquement, même par beau temps, une méthode de montage adaptée pour de telles circonstances (cf. chapitre sur le montage des tentes).

Prévoyez et maîtrisez les solutions de secours en cas de perte de la tente ou d’impossibilité de la monter. La méthode montagnarde qui consiste à s’enterrer dans la neige n’est pas souvent applicable dans les régions arctiques, notamment sur la banquise où la neige est constamment soufflée par le vent. Les hummocks ou gros blocs de glace apportent rarement une bonne protection, en particulier parce que la face sensée être à l’abri du vent est souvent le siège de
tourbillons importants. Quant à la construction d’un igloo, elle demande du temps (au minimum 1 à 2 heures en l’absence de vent) et un entraînement préalable. En outre il est peu réaliste d’espérer l’appliquer en cas de tempête. A ce titre il vaut mieux privilégier une solution plus immédiate permettant d’économiser ses forces, tel l’abri dans la pulka, nécessitant d’avoir préalablement prévu cette solution (agencement de la pulka et dimensions de la bâche) et exigeant de bien amarrer le matériel et la pulka elle-même.

Au camp, pour éviter que la neige ne s’infiltre dans les pulkas, protégez l’intérieur en fermant très soigneusement la bâche (pulka perpendiculairement au sens du vent, coté au vent de la bâche recouvrant le cote opposé)… tout en sachant que la pulka aura toutes les chances de disparaître sous la neige au bout de quelques heures).

Ne vous éloignez pas de la tente, même de quelques dizaines de mètres, la visibilité pouvant se dégrader très vite et la tempête brouillant l’orientation. En 1990, Keizo, l’équipier japonais de la Transantarctica, a ainsi échappé de peu à la mort après s’être éloigné de sa tente de quelques dizaines de mètres. Perdu dans la tempête, il a attendu plusieurs heures avant d’être secouru.

Certains préconisent d’abriter la tente derrière un mur de neige. Si cette solution est envisageable pour des vents limités, elle semble parfois contestable pour des vents très forts.

Un tel mur perturbe en effet les qualités aérodynamiques de la tente qui « l’autoprotègent » contre le vent. Et le mur peut finalement venir s’abattre sur la tente elle-même. La tente tunnel résiste fort bien aux vents forts… sous reserve qu’elle soit montée dans leur axe, ce qui peut obliger à la déplacer si le vent tourne, opération difficile lors d’une tempête. Heureusement la direction du vent est souvent relativement stable dans de telles circonstances.

source : http://www.chez.com/arctique/

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