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Quand les abeilles nous avertissent…

Einstein:  « quand les abeilles disparaîtront, beaucoup de plantes dont la pollinisation dépend d’elles disparaîtront, au bout de la chaîne, l’homme disparaîtra aussi ».

Alors voici quand les politiques s’emmèlent pour mener une enquête sur la surmortalité des abeilles…

Alors qu’une enquête de l’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) non encore publiée, pointe plusieurs causes à la surmortalité des abeilles, malgré la suspension de produits incriminés (Gaucho et régent TS) un groupe de députés UMP veut créer une commission d’enquête.

Gaucho (imidaclopride à et Régent TS (fipronil) sont suspendus depuis deux ans pour l’enrobage de semences. Pourtant, de nombreuses colonies d’abeilles connaissent toujours une surmortalité inquiétante. Alors que chercheurs et certains apiculteurs indépendants insistent depuis plusieurs années sur des causes multifactorielles, Jacques Remiller, député maire (UMP) de Vienne (Isère) a décidé de demander à ses collègues la constitution d’une commission d’enquête sur le dossier. Trente trois députés, UMP très majoritairement, soutiennent la démarche.

La commission d’enquête dont la demande a été déposée le 2 février sur le bureau du président de l’Assemblée Nationale, aura plusieurs objectifs. Elle visera d’abord a établir les causes des surmortalités des abeilles constatées depuis plus d’une dizaine d’années en France. La mise en cause prédominante des insecticides par les syndicats français d’apiculteurs, provoque en effet depuis quelques années le scepticisme grandissant de professionnels, de scientifiques et le déni des groupes produisant des phytosanitaires, BASF en particulier. En effet, en France et en Europe, des surmortalités sont constatées dans des régions , de montagne par exemple, sans cultures traitées avec les produits mis en cause. Des cheptels en revanche ne sont pas affectés dans des régions de grandes cultures.

Il apparaît depuis quelques années que les causes de la surmortalité de certains ruchers sont multiples. C’est dans ce sens que conclut un enquête de l’AFSSA non encore publiée. Sont incriminés des parasites comme le Varroa ou le Nosema, contre lesquels la lutte est parfois inefficace, en raison du manque de rigueur de certains apiculteurs, professionnels ou non, parfois mal formés. Est mise en cause aussi l’absence de biodiversité, qui entraîne des déficits en matière d’alimentation des abeilles. C’est pourquoi depuis deux ans est lancé un programme de jachères apicoles destiné entre autres objectifs à démontrer l’effet positif d’un regain de biodiversité.

Les parlementaires chercheront aussi à faire la lumière sur un dossier traité par les pouvoirs publics sous une intense pression médiatique, associative et politique. Jacques Remiller met en cause « l’incohérence de la gestion technique et scientifique du dépérissement des abeilles en France, et (… …) la manière dont les budgets de recherche pour l’apiculture ont été attribués et gérés en France notamment par le programme d’orientation apicole. ». La commission devrait faire la lumière sur la manière dont les fonds européens ont été utilisés en France depuis dix ans. En effet, la recherche sur l’abeille et l’apiculture a dramatiquement été réduite, des scientifiques ayant choisi de se désengager d’un secteur trop polémique soumis aux pressions de certaines organisations professionnelles. Le seul institut indépendant qui existait, l’ITAPI a disparu.

L’enjeu est aussi économique et social :1500 apiculteurs cessent leur activité, chaque année, depuis 20 ans, 5.000 emplois liés à l’apiculture sont directement menacés. Avec 33.000 tonnes produites (environ 30 kg par ruche), la production a chuté de 10.000 tonnes depuis 10 ans, soit une baisse de 1.000 tonnes par an alors que les importations , en particulier de Chine se développent.

source : http://www.actualites-news-environnement.com/

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