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Petit lexique à l’usage du candidat au Climathon

Par misO. – Amis candidats au Climathon, vous qui aspirez à la Victoire, sachez que pour gagner il est important d’utiliser les termes adaptés. Les expressions suivantes ont été tellement galvaudées qu’il convient maintenant de les éviter : “réchauffement climatique”, “changement climatique”, “dérèglement climatique”. En lieu et place, parlez plutôt de : “bouleversement climatique”, “catastrophe climatique”. Votre crédibilité n’en sortira que renforcée.

Si vous parlez des pauvres bougres qui tentent leur chance en traversant la mer Méditerranée, dites que des hordes d’envahisseurs vont déferler dans notre pays sous la pression du climat, et naturellement utilisez les : “réfugiés climatiques”, “migrants climatiques”, “exilés climatiques”, voire les “déplacés climatiques”. Mettez la dose : millions, dizaines de millions…

Tout cela représente un “danger climatique” et là, vous avez le choix du vocabulaire rangé ici en suite ordonnée : “menace climatique”, “péril climatique”, “cauchemar climatique”, “bombe climatique”, “guerre climatique”, “chaos climatique” ,”débâcle climatique”, “désastre climatique”, “cataclysme climatique”, “hécatombe climatique”, “extinction climatique”, “apocalypse climatique”, “Armageddon climatique”, “enfer climatique”…
Tiens, l’expression “érèbe climatique” n’est curieusement pas répertoriée par les principaux moteurs de recherche. Manque de culture, d’imagination, ou simple oubli ?

Il ne faut surtout pas gripper la machine ou froisser la Cosa Vostra : évitez d’informer sur tous les faits contraires à l’esprit de la Bonne Parole, genre : “il y a pléthore de glace de mer en Antarctique”, ou ” le Sahel est en train de reverdir”. Si vous ne pouvez pas faire autrement, parlez de “paradoxe climatique” et ajoutez qu’un nouveau papier prouve que ce n’est là qu’un mirage.

Alors, c’est sûr, il y a bien une “question climatique”. Pour la décrire, vous pouvez user de : “crise climatique”, “défi climatique”, “enjeu climatique”, “action climatique”.
Tout humain ayant passé des vacances de rêve dans une île paradisiaque aux frais du contribuable assisté à une conférence-climat sur un archipel menacé dans le cadre de sa mission de service public a pu le constater de visu : oui, il y a bien une “injustice climatique”.

Dès lors nous avons une “dette climatique” pour rétablir la “justice climatique”. Il faudra donc des “négociations climatiques” avec des “engagements climatiques” pour nous payer une “vertu climatique”. Pour ne pas trop énerver les grincheux, toujours soupçonneux lorsqu’il s’agit de mettre la main au portefeuille, indiquez qu’il pourrait y avoir des “indulgences climatiques”. Là, quand même, utilisez le conditionnel.

Et puis surtout, surtout, allez-y, consommez de “l’urgence climatique” sans modération , qui permet de clore tout débat, muselé ainsi par une sorte de “49.3 climatique”. Expression elle aussi restée bizarrement inusitée, mais qui ne devrait pas le rester longtemps compte tenu du nombre de politiciens impliqués et de leur propension à faire chauffer le pipotron.

N’oubliez pas que dans cette compétition c’est le plus imaginatif, le plus inventif qui emporte les suffrages. Dans l’attente de lire vos extravagances…

TDF

Remerciements à misO de la source de l’excellent site : http://www.skyfall.fr/

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