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Petit abécédaire d’une révolution climatique

Voici le petit abécédaire de Terre-Economica d’une révolution climatique, le XXI eme siècle ne sera vraiment pas celui que nous attendons.

Dans l’Histoire de l’Humanité, les hommes ont toujours su s’adapter à l’évolution de leur environnement. Leurs sociétés ont souvent été très influencées par le climat qui fut très souvent capricieux et mis à terre tant de civilisations. Mais l’Homme a toujours su passer le cap…

A comme Assureurs

En Grande-Bretagne, les dégâts provoqués par les tempêtes et les inondations sont passés de 3 milliards de livres en 1993-1998 à 6 milliards en 1998-2003. Ces chiffres pourraient être multipliés par trois d’ici à 2050. Selon certains scénarios, les inondations toucheraient notamment Londres avant 2050. Coût : 40 milliards de livres ! Sur le plan international, le montant des pertes économiques liées aux aléas climatiques double tous les 10 ans. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) prévoit un minimum de 150 milliards de dollars de pertes par an d’ici à 2015.

C comme Celsius

L’élévation sensible de la température moyenne de la planète est l’effet le plus attendu du changement climatique. Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a planché sur plusieurs scénarios selon lesquels le thermomètre affichera entre +1,8 et +6 degrés Celsius à la fin du XXIe siècle. Ce réchauffement ne sera pas homogène : une variation moyenne de 3 degrés à la surface de la Terre se traduit par +4 à +5 degrés en Europe de l’Ouest et +8 degrés dans les régions arctiques. Pour mémoire, l’écart de température qui sépare notre climat tempéré de celui de la dernière ère glaciaire – lorsque l’Europe était emprisonnée sous des montagnes de glace – est de l’ordre de 4 à 5 degrés.

E comme Effet de serre

L’effet de serre est un phénomène naturel. La rétention de gaz comme le dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère, rend la température de la Terre propice au développement de la vie. Les gaz à effet de serre (GES) ont joué un rôle « naturel » dans les changements de climat passés. La nouveauté, c’est que la concentration de ces gaz dans l’atmosphère atteint des niveaux inconnus jusqu’alors. Conséquence, le climat change à une allure de plus en plus rapide.

G comme Gaz

Le principal accusé est le dioxyde de carbone (CO2). Citons aussi le méthane, le protoxyde d’azote. Ces gaz ont une durée de vie pouvant dépasser un siècle ou deux. D’où la nécessité d’agir dès aujourd’hui. La répartition des émissions de GES en France (chiffres 2000) est la suivante : secteur de l’énergie (13%) ; transports (27%) ; industrie (21%) ; bâtiment (20%) ; agriculture (16%) ; déchets et autres (4%).

H comme (activités) Humaines

L’augmentation de la concentration de GES dans l’atmosphère est due aux activités humaines. Lorsque j’achète un yaourt, je contribue à l’effet de serre à au moins trois niveau : en me déplaçant en voiture jusqu’au supermarché ; en achetant un produit sous emballage plastique, lequel sera jeté et brûlé ; en achetant un produit qui a été acheminé par camion. Si, demain, nos sociétés décidaient de réduire fortement les émissions de GES, deux pistes se présenteraient. La première : réduire les activités humaines (moins de consommation, de production, de transports, de voyages, etc.), semble socialement peu envisageable à ce jour, dans une civilisation bâtie sur la croissance et la consommation. La seconde – mettre au point les technologies pour vivre en émettant le moins de GES possible – semble insuffisante et aléatoire compte tenu de l’urgence.

I comme Inéluctable

9 des 10 dernières années furent les plus chaudes depuis que l’on mesure les températures (en gros, depuis le milieu du XIXe siècle). Rien n’arrêtera la tendance. L’enjeu consiste aujourd’hui à contenir – ou pas – cette évolution. Aujourd’hui, « nous n’avons le choix qu’entre choisir et subir », estime Jean-Marc Jancovici, un des spécialistes français du changement climatique.

K comme Kyoto

Le protocole de Kyoto est entré en vigueur en 2005 au terme d’un processus de plus de 15 ans. Le texte est aujourd’hui enfin ratifié et les 38 Etats signataires (les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, l’Australie et le Brésil refusent de s’y associer) s’engagent sur une baisse globale de 5,2% de leurs émissions de GES en 2012, par rapport à 1900. Mais tout le monde songe à l’après-Kyoto. Selon les scientifiques, il faudrait diviser par 4 à 5 les émissions de GES d’ici à 2050 pour éviter que la machine ne s’emballe.

L comme Loto

Selon le GIEC, le changement climatique bénéficiera à peu de personnes et nuira à l’immense majorité. « Globalement le changement climatique ne sera pas bénéfique », résume le climatologue Jean Jouzel. Certaines régions connaîtront des phénomènes météorologiques violents et imprévisibles : ouragans, sécheresses, inondations. D’autres goûteront aux joies des températures tempérées. Problème : les régions les plus exposées aujourd’hui (Afrique subsaharienne, par exemple) risquent de voir les phénomènes s’amplifier.

P comme perturbation

La question cruciale est la suivante : le climat conditionne les activités humaines. En quelques années, les changements profonds et imprévisibles vont perturber, voire déstabiliser, des organisations économiques et sociales qu’il a fallu des siècles à bâtir. Cette révolution aura des conséquences sur le commerce, sur les écosystèmes et sur les peuples. Ces changements mettront en danger des pans entier de l’économie, modifieront notre façon de produire et consommer, impliqueront des tensions internationales et politiques inédites. Plusieurs spécialistes annoncent un « changement de civilisation ».

P comme pétrole

A la révolution climatique, se superpose celle de la fin annoncée du pétrole. La hausse du prix du pétrole pourrait décourager la consommation de produits fortement émetteurs de CO2. Mais, privés d’une énergie « facile » comme le pétrole, pourrons-nous mettre au point fabriquer de nouvelles techniques et fabriquer des produits moins émetteurs de GES ?

R comme Réfugiés

Les Nations unies évaluent à 50 millions le nombre d’habitants qui pourraient être contraints de quitter leur lieu de vie en raison des conséquences du changement climatique (avancée du désert de Gobi en Chine, inondations au Bangladesh et dans les delta du Nil, submersion d’archipels comme les îles Tuvalu). D’ici à la fin du siècle, le nombre des réfugiés climatiques pourrait être porté à 150 millions. L’ONU appelle à la reconnaissance d’un statut juridique, sur le même mode que les réfugiés politiques.

S comme Séquestration

Plusieurs technologies sont à l’étude pour combattre les émissions de GES. Pour la voiture, c’est l’hydrogène. Pour l’électricité, le photovoltaïque, l’éolien, voire un développement du nucléaire (ce qui ne manquera pas de faire débat). Une piste envisagée est celle de la séquestration du carbone pour les grosses industries. En gros, on récupère les émissions « en haut de la cheminée », on les achemine par gazoduc et on les réinjecte dans les réservoirs naturels souterrains. Mais l’opération ne serait pas sans risque (fuites)… et demeurerait très consommatrice d’énergie (potentiellement émettrice de GES).

M comme M. et Mme Toutlemonde

Et bien miss Géraldine émet environ 4 tonnes de CO2 par an. Si chaque terrien adoptait son mode de vie – nous en sommes loin – 24 milliards de tonnes de CO2 seraient émises chaque année. Contre 7 milliards aujourd’hui. Or pour maintenir la concentration de GES dans l’atmosphère à deux fois le niveau d’avant la Révolution industrielle (grosso modo, celui d’avant 1860), il faudrait réduire nos émissions actuelles de 60%, selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

Z comme Zut, le pire est peut-être à venir

L’affaiblissement du Gulf Stream, ce courant océanique qui assure à l’Europe de l’Ouest et à la côte Est des Etats-Unis un climat tempéré, est l’une des conséquences envisagées. En cas d’interruption du Gulf Stream, ces régions seraient soumises à une chute moyenne de 5 à 10 degrés des températures annuelles. Et la banquise pourrait s’installer de la Bretagne jusqu’à Clermont-Ferrand, mettant à terre toute l’organisation sociale de la France et d’une partie de l’Europe. Si cette hypothèse n’est pas retenue comme probable, elle est considérée comme d’autant plus possible que nous l’avons connue il y a 8000 ans.

source : http://www.terra-economica.info

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