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Nos voitures vont-elles bientôt rouler avec du carburant aux microalgues?

Des chercheurs marseillais ont découvert en 2017 une enzyme révolutionnaire, qui facilite la fabrication de biocarburants à base de microalgues…

De nombreux chercheurs planchent sur des biocarburants à base de microalgues.
Il faudra tout de même attendre « 15 ans, peut-être plus », avant de voir des véhicules rouler aux algues.

Microalgues, méga stars. Enfin presque. Ces organismes microscopiques constituent un domaine de recherche très porteur en ce moment. La ville de Paris en implante dans ses colonnes Morris pour dépolluer (un peu) l’air francilien. Un vigneron bordelais les utilise à la place des pesticides pour traiter le mildiou. La spiruline est présentée partout comme le complément alimentaire du futur. Et après nos estomacs, les microalgues pourraient peut-être bientôt nourrir nos moteurs.

Des chercheurs français ont découvert une enzyme qui permet aux microalgues, grâce à la lumière, de transformer une partie de leurs acides gras en hydrocarbures. « Les hydrocarbures obtenus sont très intéressants, parce qu’ils ne contiennent pas d’atomes d’oxygènes, explique Gilles Peltier, un des auteurs de l’étude. On a un produit qui est très proche du pétrole, il n’y a pas besoin de le diluer, contrairement au diester que l’on ne peut ajouter au diesel, qu’en quantité limitée par exemple. »

L’article de ces chercheurs de l’Institut de biosciences et biotechnologies d’Aix-Marseille, publié dans la prestigieuse revue Science, a eu un grand retentissement dans la communauté scientifique. « C’est une prouesse scientifique, et surtout une découverte qui débloque un verrou, salue Antoine Sciandra, directeur du Laboratoire d’océanographie de Villefranche. Sur le papier, c’est très prometteur, mais on ne peut pas dire que ça va marcher à 100 %. A la mise en œuvre, on découvre parfois un certain nombre d’obstacles. »

« Pour l’instant, la production directe de biocarburants par des microalgues n’est pas viable économiquement, acquiesce Gilles Peltier, responsable du Laboratoire de bioénergétique et biotechnologie des bactéries et microalgues du centre de Cadarache (Bouches-du-Rhône). Les coûts de production sont trop élevés, ce n’est pas rentable. Il faut dire que le pétrole qu’on utilise aujourd’hui est très peu cher… Parce que son coût environnemental n’est pas pris en compte. » Mais il en est persuadé, « notre découverte pourrait permettre de limiter les coûts de production en s’affranchissant d’étapes énergivores de récolte des microalgues et d’extraction de l’huile. »

Alors, c’est pour quand ?
C’est la grande question des journalistes et du grand public, toujours trop impatients. Les chercheurs, eux, savent que c’est plus compliqué que ça. « C’est toujours difficile de le déterminer », élude Peltier. « Peut-être 15 ans, peut-être 20 ans, peut-être plus », sourit Sciandra, dont le laboratoire travaille aussi, en parallèle, sur la question :

Quand on a lancé notre premier projet, en 2007, on disait entre 5 et 10 ans… Mais on a découvert pas mal de coûts que nous, scientifiques, n’avions pas prévus. Il y a eu une surenchère dans la filière, les start-up américaines vendaient monts et merveilles aux investisseurs… Ça a été un peu néfaste, d’ailleurs. A terme, c’est une filière qui va déboucher sur quelque chose ! Mais moins vite que ce qu’on avait prévu !

source : https://www.20minutes.fr/

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