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Neuf catastrophes naturelles sur dix sont liées au climat, selon l’ONU

Lors de la conférence sur le changement climatique qui se déroule à Poznan (Pologne) jusqu’au 12 décembre, les agences humanitaires des Nations Unies et la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (ISDR) ont appelé mercredi 3 décembre 2008 à une accélération des efforts pour réduire les risques de catastrophes naturelles et mieux se préparer à leurs conséquences. Le nombre de catastrophes enregistrées a doublé de 200 à 400 par an sur les deux dernières décennies. Neuf catastrophes sur dix sont maintenant liées au climat et au cours des 20 prochaines années elles ne feront que croître en nombre et intensité, souligne l’Onu dans un communiqué. Il y a eu environ 50 grandes inondations en 1985 contre plus de 200 en 2005. Entre 1988 et 2007, 75% des catastrophes ont été liées au climat, causant 45% des morts et 80% des pertes économiques causées par des catastrophes naturelles.

 

Si l’on compte que 97% des décès liés à ces catastrophes ont lieu dans des pays en développement, il est clair que la préparation à leurs conséquences est cruciale, alerte le communiqué de l’ONU.

POZNAN (AFP) — Un classement des risques climatiques présenté jeudi 4 décembre à Poznan place les pays les plus démunis en tête d’un palmarès peu enviable, ses auteurs plaidant pour l’intégration de systèmes de prévention et d’assurances au futur accord de Copenhague de lutte contre le changement climatique.

En 2007, Bangladesh, Corée du Nord et Nicaragua ont été les pays les plus touchés par les catastrophes naturelles, d’après le classement réalisé par l’institut Germanwatch à partir de données fournies par le FMI et Munich Re, le numéro un mondial de la réassurance.

« Avec le cyclone Sidr, le Bangladesh a cumulé à la fois le nombre le plus élevé de tués (4.700), de morts pour 100.000 habitants (2,98) et de pertes économiques (10 milliards de dollars) », explique Sven Harmeling, expert en questions climatiques de Germanwatch.

La même année, la Corée du Nord a subi de violentes inondations et Oman son pire cyclone en 60 ans. Suivent le Pakistan, la Bolivie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Vietnam.

« Le Bangladesh, comme le Nicaragua ou le Vietnam, sont pratiquement chaque année frappés par des cyclones, mais c’est leur situation socio-économique qui les rend particulièrement vulnérables », reprend M. Harmeling.

Si l’Afrique ne figure pas dans ce classement, malgré « les nombreuses anomalies climatiques enregistrées ces dernières années », c’est en raison du manque de données disponibles, dit-il.

« Ces anomalies n’ont pas causé tant de morts, mais des millions de personnes ont été affectées, malades ou déplacées : or, ce sont celles-ci que nous ne savons pas encore comptabiliser ».

Rien que les inondations ont touché 1,5 million de personnes.

D’une manière générale, insiste Germanwatch, ce sont les pays du sud, ceux où la croissance démographique sera la plus forte dans les prochaines décennies, qui sont les plus exposés.

« Les statistiques de ce classement, nos équipes les éprouvent quotidiennement sur le terrain, avec une augmentation des catastrophes naturelles de moyenne et basse intensités, celles qui passent sous l’écran radar des médias », indique également Maarten Van Aalst, expert aux Croix rouge et Croissant Rouge.

« Il est indispensable de réfléchir pour ces populations à un mécanisme d’assurances, afin d’indemniser les pertes humaines et économiques » insiste-t-il, soulignant que ce palmarès tombe à pic, puisque les délégués de près de 190 pays sont à Poznan jusqu’au 12 décembre pour rédiger le futur accord climatique, qu’ils devront adopter en décembre 2009 à Copenhague.

Les discussions doivent « se concentrer sur deux piliers, prévention et assurance des risques pour ceux qui ne peuvent se couvrir », complète Christophe Bals, directeur de Germanwatch, suggérant que les pays les plus riches puissent financer la couverture des plus démunis en alimentant un fonds de solidarité créé à cet effet.

« Un dollar de perte au Bangladesh n’a pas la même signification qu’un dollar perdu aux Etats-Unis ».

Munich Re, par le biais de sa Munich Climate Insurance Initiative (MCII), évalue les pertes mondiales dues aux aléas climatiques à 100 milliards de dollars/an. Elle estime qu’il en coûterait 10 milliards de dollars par an pour assurer (7 milliards) et prévenir (3 milliards pour la réduction des risques et l’adaptation).

Jeudi matin, au cours d’un atelier de travail, la Chine a réclamé que figurent dans le futur accord post-2012 (après Kyoto) « la reconnaissance du fait que les pays en développement souffrent déjà du changement climatique, et un mécanisme de réduction et de gestion des risques », avec un « financement adéquat et le soutien technologique des pays industrialisés ».

sources : http://www.actu-environnement.com/

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