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Les clathrates, énergie du futur ou bombe à retardement climatique ?

Les clathrates, également appelées hydrates de gaz ou de méthane renferment d’importantes quantité de méthane, une source d’énergie qui pourrait être exploitée mais qui présente également une sérieuse menace pour l’avenir climatique de notre planète.

Découverte et structure
Découverts dans les années 70 lors de forages pétroliers, les réserves de clathrates ont toujours été évitées pour des raisons de sécurité : ils sont inflammables et capables de couler un navire foreur avec l’émission de gaz qui modifient la densité de l’eau environnante.

Les clathrates sont des structures solides, stables, ressemblant à de la glace et qui en fondant libère à la fois de l’eau et du méthane qui peut s’enflammer. Ces hydrates de gaz se forment sous forte pression et à basses températures. Ils pourraient notamment avoir été engendrés par la décomposition d’une vie bactérienne enfouie sous la terre.

Une source d’énergie colossale… difficile à exploiter
Un mètre cube de clathrates peut contenir jusqu’à 165 mètres cubes de méthane, une aubaine avec la crise énergétique actuelle, d’autant plus que les réserves recensées en 2001 sont colossales : le double des réserves de gaz, de charbon et de pétrole réunis ! C’est-à-dire près de 10 000 milliards de tonnes de carbone.
Pour autant, Jacqueline Lecourtier, directeur scientifique de l’Institut français du pétrole note qu’ « Aujourd’hui encore, l’incertitude est terrible sur le montant des réserves d’hydrates de gaz ».
Pour le moment, Moins d’une centaine de gisements ont été trouvés ou fortement présumés le long des marges sous-marines et dans le permafrost des régions arctiques. Dans le Golfe du Mexique, les clathrates affleurent même et couvrent le fond de la mer.

L’extraction des clathrates est dangereuse et coûteuse, mais pour la première fois, un pas technologique notable a été franchi sur le site de Mallik, dans l’extrême-nord du Canada.
En effet, un site de recherche internationale a été créé pour l’étude des hydrates de gaz naturel de l’Arctique dans le delta du Mackenzie, au nord-ouest du Canada. Les valeurs élevées de saturation des hydrates de gaz, qui dans certains cas étaient supérieures à 80 % du volume poreux, ont permis d’établir que le champ d’hydrates de gaz de Mallik est un des réservoirs ayant la plus haute concentration d’hydrates de gaz au monde.
En 2002, un consortium élargi de sept partenaires internationaux et de plus de 300 scientifiques et ingénieurs a permis le forage d’un puits d’une profondeur de 1200 m pour l’exploitation et de deux puits adjacents pour l’observation scientifique.

Mais un risque majeur pour l’aggravation de l’effet de serre
Le réchauffement climatique en cours entraîne notamment le dégel des permafrosts, ces sols normalement gelés en permanence. Ce phénomène pourrait alors libérer des quantités importantes de méthane avec la fusion des hydrates de gaz. Or le méthane est un gaz à effet de serre majeur près de 23 fois plus puissant que le dioxyde de carbone, même si sa durée de vie dans l’atmosphère n’est que d’une dizaine d’année contre près de 125 pour le CO2. « Un déstockage massif d’hydrates de méthane pourrait dégager l’équivalent carbone de ce que dégage aujourd’hui l’usage du charbon », affirme Jean-Marc Jancovici, consultant sur les problématiques de climat et d’énergie.
Il y a 3 000 fois plus de méthane contenu dans les clathrates que dans l’atmosphère. Il s’en suivrait alors une accentuation très nette de l’effet de serre comme en témoigneraient certains événements similaires du passé de la Terre qui inquiètent les scientifiques.
En effet, il y a 55 millions d’années, l’injection d’une masse colossale de méthane dans l’océan et l’atmosphère aurait entraîné l’augmentation de la température du fond des océans d’environ 4°C en 10 000 ans, un phénomène qui se serait produit également il y a 12 500 ans…

Notons enfin que selon le climatologue Hervé le Treut, « les hydrates de méthane ne sont pas pour l’instant intégrés dans les modèles climatiques » qui nous fournissent des prévisions sur l’ampleur du réchauffement climatique. Une donnée supplémentaire qui pourrait s’avérer catastrophique si la fusion venait à se produire…

source:http://www.notre-planete.info/

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