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Le volcan Agung à Bali proche d’une forte éruption

Le monde entier a les yeux rivés sur le volcan Agung: explosera, explosera pas? Dans le doute, Bali est en alerte maximale, suite aux secousses et aux petites éruptions ressenties ces derniers jours.

Tous ces signaux font craindre une éruption dévastatrice, comme celle de 1963, qui avait tué plus de 1500 personnes. Pourtant, il est impossible pour les chercheurs de savoir véritablement ce qu’il va se passer dans les heures et jours à venir.

Agung, lui, est plutôt du type explosif. Cela veut dire que lors d’une éruption, le sommet explose et projette une colonne de magma et de cendres dans l’atmosphère.

S’il y a de nombreuses nuances, Agung est même « très typique », précise Bruno Scaillet chercheur au CNRS. Mais comment s’explique cette différence? Par la présence ou non d’eau dans le magma. S’il y en a, quand le magma remonte doucement (car il est moins lourd que la roche), l’eau se transforme en gaz.

Logiquement, ce gaz augmente la pression, comme dans une bouteille de champagne. « Mais chaque volcan a un comportement spécial. Le bouchon peut être plus ou moins étanche. Si le gaz passe, ce sera comme une bouteille de champagne qu’on a laissé sans bouchon avant de la remuer », explique Bruno Scaillet.

A l’inverse, si le bouchon est très hermétique, cela peut être catastrophique. Le problème, c’est que dans le cas d’Agung, impossible de savoir pour le moment si le gaz s’échappe suffisamment ou non.

« Actuellement les observations sur place donnent une hauteur de panache autour de 3-4 km »

Si cela vous semble important, il faut tout de même noter que les deux grandes éruptions connues de l’Agung, en 1843 et 1963, sont classées 5 sur l’indice VEI, qui monte jusqu’à 8. « C’est-à-dire un volume d’éjecta (de cendres) de plus de 1 km3 et la colonne éruptive autour de 20-30 km d’altitude », précise le chercheur.

Mount Agung volcano is seen spewing smoke and ash in Bali, Indonesia, November 26, 2017 in this picture obtained from social media. EMILIO KUZMA-FLOYD/via REUTERS ATTENTION EDITORS – MUST ON SCREEN COURTESY EMILIO KUZMA-FLOYD / @EYES_OF_A_NOMAD. THIS IMAGE HAS BEEN SUPPLIED BY A THIRD PARTY. MANDATORY CREDIT. NO RESALES. NO ARCHIVES TPX IMAGES OF THE DAY

On n’en est donc pas encore là. Et il est même possible que l’Agung se calme, sans provoquer de dégâts majeurs. Mais dans le cas contraire? Il se provoque alors une explosion. Le « bouchon » de la bouteille saute. « Parfois, le sommet du volcan peut être décapité », explique Bruno Scaillet.

Il y aura alors des coulées de lave, plutôt lentes, ainsi qu’une pluie de cendre. Mais le pire, ce sont certainement les nuées ardentes, ou nuages pyroclastiques. Le type le plus rare, et le plus dangereux, a lieu « quand le jet de l’éruption monte très haut, à plus d’une dizaine de kilomètres », détaille le chercheur. « Si la quantité et la vitesse sont suffisantes, le magma et le gaz n’a pas le temps de refroidir ».

Ce jet, c’est un mélange très chaud (1050°C en 1963) de cendres, de gaz et de magma explosé. Expulsé avec une forte pression, il grimpe dans le ciel très vite… puis redescend, dévalant les flancs de la montagne à des centaines de kilomètres-heure.

Ce sont ces nuages brûlants, une véritable avalanche de cendres, qui sont responsables de la majorité des décès liés à l’éruption de l’Agung en 1963.

C’est en se basant sur ces scénarios précédents, sur l’avancée de la lave et des nuées ardentes, que les zones d’évacuation sont définies. Avec un peu de chances, ces déplacements n’auront servi à rien, si le volcan reste relativement calme.

Les autorités pourraient par contre, théoriquement, avoir sous-estimé l’éruption. « Les modèles disent qu’une éruption comme celle de 1963 arrive environ une fois par siècle », selon Bruno Scaillet. Mais ce n’est qu’une hypothèse. « Il n’est pas exclu qu’un événement beaucoup plus important puisse avoir lieu », précise le chercheur.

extrait et source : http://www.huffingtonpost.fr/

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