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Le petit age glaciaire qui arrive

Le Petit âge Glaciaire était une période de climat en changement qui fit baisser la température de l’océan de 1-3 degrés C et fit retraiter le front de l’été arctique de 4-5 degrés de latitude. Le petit âge glaciaire est une période climatique froide s’appliquant à l’Europe d’environ 1580 à 1850. Cela correspond à un léger refroidissement climatique, de l’ordre de moins de 1°C. Cette diminution peut paraître faible, mais elle était suffisante pour provoquer des hivers rigoureux et ralentir les activités humaines, comme la production agricole, en particulier au xviie siècle. Après une longue période d’un climat relativement chaud, une période plus froide s’installe à la fin du Moyen-Age et se poursuit jusqu’au milieu du 19e siècle. Depuis la fin du Petit âge glaciaire, les glaciers des Alpes ont fortement reculé. Mais vivons nous réellement un réchauffement planétaire ?

Notre étude de l’histoire géologique des climats au point précédent (3.4.7) nous a montré que depuis la fin du Mésozoïque les températures terrestres ont progressivement chuté et que nous sommes présentement dans une période de planète-igloo et même, depuis 2 Ma, carrément dans un Grand âge glaciaire (voir la répartition des stades glaciaires et interglaciaires des derniers 2 Ma).

La courbe qui suit trace cette chute depuis le début du Tertiaire (Selon University Corporation for Atmospheric Research/Office for Interdisciplinary Earth Studies (UCAR/OIES), 1991; cité dans Mackenzie, 1998).

Les deux autres graphiques qui suivent sont tirés de UCAR/OIES (1991) et du rapport d’évaluation de 1990 de l’Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) (appellation française, GIEC – Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat), cités dans Mackenzie, 1998. Le graphique A présente les fluctuations de températures durant les derniers 18 milliers d’années. Depuis 10,000 ans, nous sommes dans un stade interglaciaire, alors qu’entre 10,000 et 18,000 ans, nous étions en pleine englaciation (la glaciation wisconsinienne), ce qui se reflète nettement sur la courbe des températures. Le graphique B montre les fluctuations de température durant le dernier millénaire.

À noter qu’entre le milieu du 15ème siècle et le milieu du 19ème siècle, on aurait connu une période où les conditions climatiques, à la grandeur du globe, furent sensiblement plus froides qu’aujourd’hui, de l’ordre de 1°C. Les climatologues ont appelé cette période le Petit Âge glaciaire. Les écrits de la Renaissance font état par contre d’une période relativement chaude durant le Moyen-Âge.

Il est à noter cependant que dans son dernier rapport d’évaluation scientifique (2001), l’IPCC (GIEC) modifie ses conclusions au sujet de cette idée, sur la base de nouvelles données exprimées par les graphiques suivants qui présentent les fluctuations durant le dernier millénaire dans l’hémisphère nord, telles que reconstituées à partir des anneaux des arbres, des coraux, des carottes glaciaires et des documents historiques (courbe bleue), ainsi que des mesures instrumentales (coube rouge) pour le dernier siècle. La zone grise exprime la marge d’erreur de deux écarts-types.

D’une façon générale, on voit sur ce graphique qu’il y a une légère baisse continue (trait rouge)depuis le 11ème siècle jusqu’au 20ème siècle et qu’il n’y a pas d’évidences que ces périodes chaude du Moyen Âge et froide du Petit Âge glaciaire aient affecté l’ensemble de la Planète. Le Petit Âge glaciaire serait plutôt une variation locale centrée sur l’Europe de l’Ouest. Ce dernier graphique montre aussi que le taux d’augmentation et la durée du réchauffement au 20ème siècle n’ont aucun précédent durant tout le millénaire; ils ne peuvent être considérés comme une simple récupération de ce qui a été appelé le Petit âge glaciaire, un argument parfois avancé pour expliquer ce réchauffement.

L’impact sur la circulation de l’océan global (circulation thermohaline)

On a déjà vu que la circulation de l’océan global forme une boucle qui prend son origine dans l’Atlantique-Nord où les eaux froides (refroidies par les vents froids du Canada), salées, denses et bien oxygénées plongent vers les profondeurs. Il s’agit d’un cycle de 1000 ans environ. C’est cette plongée des eaux froides et denses de l’Atlantique-Nord qui constitue en quelque sorte le moteur de cette circulation en boucle. C’est la remontée locale (upwelling) de ces eaux froides riches en nutriments qui alimentent le plancton en surface et qui contribuent ainsi à la forte productivité biologique marine dans certaines régions, par exemple au niveau des pêcheries, comme sur les Grands Bancs de Terre-Neuve ou les côtes du Pérou. C’est aussi cette circulation thermohaline (i.e., reliée aux gradients de température et de salinité) qui redistribue la chaleur.

Un ralentissement, ou à la limite un arrêt, dans le transport des masses d’eau océaniques aura certes une influence néfaste sur la ressource halieutique et les climats en général. L’effet El Niño est un bon exemple de l’interrelation climat-circulation océanique-ressources marines. Un tel ralentissement peut être causé, au point de départ de la boucle, par un réchauffement des eaux de surface dans l’Atlantique-Nord et par une diminution de leur salinité par la fonte des glaces du Groenland et de l’Arctique.

Le graphique qui suit montre, à partir de plusieurs modèles, que déjà la circulation thermohaline décline depuis quelques décennies et que, sauf pour deux modèles, cette diminution ira en s’accentuant. Le zéro de base correspond à la moyenne des années 1961-1990.

Certains modèles vont même jusqu’à prévoir qu’une augmentation de 1% par an de la teneur atmosphérique en CO2 pendant 100 ans entraînera une coupure nette de la circulation thermohaline. Un autre modèle conclut qu’avec une augmentation de 1% par an, la coupure se produira lorsque la teneur atteindra 4 fois la teneur de base (280 ppm).

Les modèles ne sont pas d’accord sur la réaction future du climat ainsi que la circulation thermohaline de l’Atlantique Nord. Depuis la fin du tertiaire nous sommes dans une époque interglaciaire, il semble que ce réchauffement global actuel induit par l’Homme vient interrompre une baisse sensible des températures depuis plus de 1000 ans. Mais dans cette envolée soudaine des degrés, un choc inévitable pourrait bien intervenir : celui de la circulation thermohaline. Des rapports tombent et sont toujours ignorés. Ainsi le rapport du Pentagone de février 2004, et le rapport de Vienne d’avril 2005 apportent des faits. Le climat change d’une façon invisible et c’est bien un refroidissement qui nous attend pour le pourtour de l’Atlantique Nord.

sources : http://www.civilization.ca/archeo/nadlok/nglos04f.html / http://fr.wikipedia.org/wiki/Petit_âge_glaciaire / http://www.umwelt-schweiz.ch/buwal/fr/fachgebiete/fg_lrparks/auen/alpin/eiszeit/%20/http://www.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s3/rechauffement.planetaire.html / http://www.grida.no/climate/ipcc_tar/wg1/fig9-21.htm /

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