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Le monde du passé dans notre ADN

homo sapiens neandertal

homo sapiens neandertalDepuis quelques mois, les informations sur l’origine de notre espèce, l’Homo Sapiens, font les titres de revues scientifiques. Que se passe t-il ? et qu’en est il réellement ? Du Néandertal à notre ADN, de notre couleur de peau et à nos origines, tout est décrypté car nous avons atteint des techniques d’analyses enfin au point pour permettre de basculer dans les idées reçues et de faire basculer l’Histoire que l’on croyait résolue.

Bienvenue dans un monde du passé encré dans nos gènes…

 

 


 

L’Home Sapiens issu de goulots d’étranglements génétiques

L’humanité issue d’un goulot d’étranglement génétique. Les maladies infectieuses auraient entraîné une brutale et massive réduction de la diversité génétique au sein de l’humanité peu de temps avant l’apparition des premiers hommes anatomiquement modernes.

L’homme moderne, Homo sapiens, a deux proches cousins disparus : l’homme de Neandertal et celui de Denisova. Selon Xiaoxia Wang, de l’Université de Californie à San Diego, et des collègues, l’inactivation de deux gènes chez ces trois cousins témoigne vraisemblablement d’un « goulot d’étranglement génétique » dû aux maladies infectieuses, par lequel serait passée l’humanité il y a plus de 200 000 ans, avant la divergence entre l’homme anatomiquement moderne, l’homme de Neandertal et l’homme de Denisova. Mais un autre goulot d’étranglement génétique a également été découvert en étudiant notre ADN, celui correspondant au cataclysme de la Caldera du Toba datant d’il y a 74000 ans.


A chaque étranglement génétique, durant cette période, elle n’aurait plus compté que quelques milliers de femelles reproductrices. Les théories s’accumulent pour donner une interprétation de cette réduction génétique : elles vont de macroéruptions volcaniques (telles celle du volcan Toba, en Indonésie) à un long épisode climatique froid qui aurait confiné l’humanité aux marges océaniques de l’Afrique. Il y en a désormais une nouvelle : la sélection de certaines lignées immunitaires, sous la pression exercée par des maladies infectieuses.

Notre ADN cacherait 20% du génome de Néandertal

Non, l’homme de Neandertal n’a pas totalement disparu, loin de là. Bien qu’éteint depuis trente mille ans, celui que l’on a longtemps regardé, peut-être à tort, comme une brute épaisse survit un peu en chacun de nous, du moins en ceux n’étant pas d’origine exclusivement africaine. Deux équipes de chercheurs, qui publient leurs résultats cette semaine dans les revues Nature et Science, viennent de lever un coin de voile sur ce patrimoine génétique hérité des frasques entre Homo sapiens, sortis d’Afrique, et néandertaliens d’Eurasie, sur le déclin. Jusqu’ici, on savait qu’entre 1 et 3 % du génome des hommes modernes originaires d’Europe et d’Asie provenait de ce cousin hominidé, mais on ignorait encore tout ou presque de cette part de Neandertal. Or, il se trouve qu’elle n’est pas toujours la même. En effet, la portion d’ADN héritée peut être différente d’un individu à l’autre. Tant et si bien que subsisterait, au total, au minimum 20 % du génome de l’homme de Neandertal disséminé dans sa lointaine descendance. Mais de quoi avons-nous exactement hérité ?

neandertal

Selon deux études qui viennent d’être publiées, l’ADN de l’homme de Neandertal a participé à la survie de l’homme moderne en influençant notamment les caractéristiques de sa peau. 20% du génome néandertalien subsisterait ainsi chez les populations modernes d’Europe et d’Asie. Il a beau s’être éteint il y a plus de 30.000 ans, l’homme de Néandertal n’a pas totalement disparu de notre monde. Plusieurs études ont démontré au cours des dernières décennies que notre ADN recelait certains gènes provenant directement de cet homininé. Aujourd’hui, deux études publiées dans les revues Science et Nature dévoilent de nouvelles informations sur cet étonnant héritage.

Sélection naturelle

Les travaux de deux équipes s’accordent sur le fait que ce legs est très inégalement réparti dans les populations actuelles avec de grandes portions de génome totalement dépourvues d’ADN néandertalien et d’autres beaucoup plus métissées. Une distribution qui résulterait, selon les scientifiques, de la sélection naturelle. Ainsi, parmi les régions du génome largement hérité de Neandertal figureraient notamment des gènes codant pour la formation de filaments de kératine entrant dans la constitution de la peau, des ongles, des poils et des cheveux. Les chercheurs pensent qu’Homo sapiens, débarqué des chaudes contrées africaines, pourrait « avoir sélectionné » positivement ces gènes néandertaliens dans la mesure où ils étaient de nature à conférer une meilleure résistance au froid, auquel Neandertal était parfaitement accoutumé. En revanche, dans les régions du génome impliquées dans les testicules et le chromosome X, toute trace de l’hominidé a, semble-t-il, été éliminée. Peut-être parce que les hybrides mâles, mi-sapiens, mi-Neandertal, ont eu des problèmes de stérilité ou bien encore ont eu des difficultés à se reproduire à leur tour avec des femmes homo sapiens. Ainsi, cette portion du génome néandertalien aurait été plus ou moins progressivement purgée.

neandertal famille

Pas que du bon

Pour autant, l’homme moderne n’a, semble-t-il, pas reçu que des cadeaux de son cousin de Neandertal. Car, parmi les portions d’ADN qu’ils lui ont attribuées, les scientifiques ont également repéré des gènes qui pourraient, chez l’homme moderne, être impliqués dans diverses maladies comme le diabète, le lupus, la maladie de Crohn et même certains comportements addictifs. Mais, avant de blâmer Neandertal parce que vous ne parvenez pas à arrêter de fumer, il faudra attendre encore un peu, car les études ne peuvent pour l’instant se baser que sur le seul génome de cet hominidé entièrement décrypté, celui d’un fossile vieux de 50 000 ans découvert dans un massif montagneux du sud de la Sibérie.

Peau foncée, yeux bleus : portrait flatteur d’un chasseur-cueilleur Européen du mésolithique

Yeux bleus et peau foncée: les caractéristiques tirées de l’analyse ADN de restes humains vieux de 7.000 ans sont surprenantes.

Il y a environ 7.000 ans, il avait probablement la peau et les cheveux foncés mais les yeux bleus : une équipe espagnole a séquencé pour la première fois le génome complet d’un chasseur-cueilleur européen.

Elle livre également des indices sur les changements apportés à la physiologie humaine par l’introduction progressive en Europe, au néolithique, de l’agriculture et de la domestication.

L’équipe menée par Carles Lalueza-Fox (Institut de biologie évolutive, Barcelone), a analysé l’ADN d’une dent d’un des deux squelettes masculins découverts en 2006 dans la grotte de La Brana-Arintero, dans la province de Leon (nord-ouest de l’Espagne). Les ossements, préservés dans de bonnes conditions, sont datés approximativement de 7.000 ans, soit la période correspondant au Mésolithique (10.000 à 5.000 ans).

homme européen 7000 ans

L’étude montre que le chasseur-cueilleur de la péninsule ibérique était génétiquement éloigné des populations européennes actuelles, mais était cependant plus proche des Européens du Nord d’aujourd’hui (Suédois et Finlandais par exemple).

La pigmentation de la peau de l’individu de La Brana était probablement foncée, et ses cheveux bruns. Mais il était également porteur d’une mutation qui chez l’humain moderne engendre les yeux bleus.

« Ce phénotype rare n’existe pas dans les populations européennes contemporaines », a souligné Carles Lalueza-Fox. « Jusqu’à maintenant, on considérait que la couleur de peau claire avait évolué assez tôt en Europe, au paléolithique supérieur, en lien avec les faibles rayonnements UV à haute latitude », a-t-il expliqué. « Mais ce n’est clairement pas le cas. Cette évolution est intervenue beaucoup plus tard, probablement au néolithique », a-t-il poursuivi.

Les généticiens se sont également penchés sur les gènes du système digestif du chasseur-cueilleur de La Brana, pour tenter de retracer l’histoire de deux adaptations « récentes » du régime alimentaire de l’homme adulte: la consommation de lait et d’amidon, que l’on trouve aujourd’hui dans les céréales ou la pomme de terre.

Ils ont ainsi montré que l’individu de La Brana était porteur de la variation génétique ancestrale produisant une intolérance au lactose. De même l’homme n’était pas génétiquement armé pour avoir un régime riche en amidon.


La recherche sur l’origine de notre espèce a fait de grands pas sur ces dernières années et il est très probable que le meilleur reste à venir. En effet, les découvertes se précipitent depuis quelques mois grâce aux techniques de séquençages de l’ADN. Le passé est encré dans nos gènes, il ne reste plus qu’à les décrypter…


sources : http://www.pourlascience.fr / http://www.maxisciences.com

http://www.lepoint.fr / http://www.bfmtv.com

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