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Le Gulf Stream fait pleuvoir en Europe et en Amérique du nord

Des chercheurs américains ont déterminé une corrélation forte entre la force du Gulf Stream et la quantité de pluies tombant sur les continents bordant l’Atlantique nord.

AGE CLACIAIRE. La force du Gulf Stream et le régime des précipitations sur l’Amérique du Nord et l’Europe sont étroitement liés et ce depuis au moins 4400 ans. C’est le résultat important obtenu par une équipe de l’Université du Texas à Austin (USA) que vient de publier Nature Communications. L’étude remet en selle le rôle de l’Atlantique nord dans l’origine du « petit âge glaciaire » qui affecta l’Europe entre 1450 et 1850 et confère aux courants océaniques une influence primordiale dans l’évolution climatique.

Les climatologues suspectaient déjà fortement les variations des courants regroupés sous le terme de « circulation méridienne océanique » d’influer sur les climats de l’hémisphère nord. Elle est ici physiquement prouvée. Les chercheurs américains ont en effet eu l’idée d’analyser des sédiments prélevés dans le golfe du Mexique lors d’une expédition scientifique de 2010. Ces épaisses couches gardent en effet la mémoire des variations de températures et de salinité des eaux grâce à des micro-organismes, les foraminifères. L’analyse des résidus de leurs coquilles donne la température et la salinité passées des eaux grâce à la mesure du ratio entre magnésium et calcium et à un isotope de l’oxygène. Plus la température des eaux est chaude et salée, plus faibles sont les courants qui amènent chaleur et salinité vers les zones polaires.

Un Gulf Stream plus faible réduit les pluies et fait baisser le thermomètre

CORRELATION. L’épaisseur des sédiments s’est révélée être un véritable livre ouvert. Les chercheurs ont pu en effet reconstituer la vigueur des courants océaniques sur 4400 ans avec un pas de temps de 30 ans. « Avec un tel intervalle, nous étions bien positionnés pour comprendre des évolutions de l’ordre du siècle », assure Kaustubh Thirumalai, principal auteur de l’article dans un communiqué de l’université. Le résultat principal montre une étroite corrélation entre le ralentissement du Gulf Stream et le « petit âge glaciaire ». Cette période froide entre 1450 et 1850 est caractérisée par une baisse moyenne de 1°C des températures et une altération du régime des pluies, suffisantes pour affecter les rendements des récoltes et provoquer des hivers extrêmement rigoureux (c’est une période où la Seine gèle régulièrement). Pour les chercheurs, l’affaiblissement du courant affecte donc bien les précipitations sur tout le bassin nord-atlantique.

En revisitant les données de salinité et de températures des eaux atlantiques et les mesures de précipitations effectuées lors du dernier siècle, les chercheurs ont mis en exergue la même corrélation. Le « petit âge glaciaire » était jusqu’à présent plutôt considéré comme une conséquence d’éruptions volcaniques projetant dans l’atmosphère d’énormes quantités de poussières occultant le rayonnement solaire, ou encore d’une diminution de l’activité du soleil. L’influence des courants océaniques revient ainsi en force. L’étude fournit en tout cas une base solide pour prédire le comportement de cette partie de la machine climatique dans le futur.

source : https://www.sciencesetavenir.fr/

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