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L’ADN, une piste sérieuse pour stocker nos milliards de données

La quantité de données générées chaque année au niveau mondial est faramineuse. Aussi, les stocker de la façon la plus compactée possible constitue un enjeu de taille. La piste des molécules biologiques, notamment l’ADN, qui contient notre information génétique, pourrait bien tout révolutionner.

Stocker de l’information sur de l’ADN : l’idée n’est pas nouvelle. Mais, petit à petit, les obstacles tombent. La première étape pour y parvenir est de synthétiser de l’ADN de façon efficace et à un coût réduit. L’enjeu est de taille pour les inventeurs, a l’instar de Sylvain Gariel, co-créateur de la start-up DNA Script et élu jeune innovateur français de l’année 2017 par le MIT Review. Son concept ? Proposer une nouvelle approche pour fabriquer de l’ADN.

Le stockage d’informations numériques sur la molécule d’ADN date des années 60 mais ce n’est qu’en 2013 que des chercheurs du LEBM-Institut européen de bio-informatique ont démontré que cela était possible.

« Avec une molécule tridimensionnelle telle que l’ADN, l’information est beaucoup plus compactée qu’avec les systèmes actuels à deux dimensions »
Et ensuite ? Les possibilités de stockage sur ADN paraissent impressionnantes. En juillet 2016, le centre de recherches de Microsoft a converti 200 mégaoctets de données en ADN. La société a acheté en 2016 10 millions de brins à Twist et a renouvelé sa demande ette année. Dans une publication de mai 2017, des chercheurs de Microsoft affirment même que la société est prête à avoir un système de stockage opérationnel sur ADN à la fin de cette décennie. « L’objectif est un système proto-commercial dans trois ans stockant une quantité de données dans l’un de nos centres de données, pour au moins une application commerciale », explique Doug Carmean, de Microsoft Research.

En théorie, 1 mm3 suffirait à stocker un milliard de gigaoctet de données. « Cela permettrait de stocker toute la production informatique annuelle du monde dans un coffre de voiture, explique Tomas Ybert. Alors que chaque data center prend l’équivalent d’un stade de foot, et il y en a des milliers dans le monde. Avec une molécule tridimensionnelle telle que l’ADN, l’information est beaucoup plus compactée qu’avec les systèmes actuels à deux dimensions ». Et en mars 2007, des chercheurs ont mis au point une nouvelle technique permettant d’atteindre une densité record de 215 pétaoctets par gramme d’ADN, avec un nombre colossal (1015) de lectures avant dégradation.

« C’est une publication de mathématiciens, nuance Jean-François Lutz. Il s’agit de calculs théoriques et, expérimentalement, nous sommes encore loin de l’avoir réalisé. Il y a 3 ans, le stockage sur ADN a franchi le kilooctet et surfe actuellement avec le mégaoctet ». Lui travaille également sur le stockage, mais avec d’autres polymères synthétiques (polyuréthanes, polyamides…) qu’il estime plus robustes et notamment plus résistants aux hautes températures. « Nous avons commencé plus tard nos recherches et sommes pour l’instant bien en-dessous pour les capacités de stockage. Mais nous devrions atteindre le kilo-octet d’ici un an ou deux », espère-t-il. Un domaine encore très fondamental donc, qui pourrait pourtant révolutionner le stockage de l’information dans un avenir relativement proche.

extrait et source : https://www.sciencesetavenir.fr/

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