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Du gaz de schiste américain dans l’atmosphère européenne !

Une équipe de l’université de Liège (Belgique) a détecté de l’éthane dans ses mesures de gaz de l’atmosphère prises dans une station d’altitude en Suisse. La provenance fait peu de doute : l’extraction du gaz de schiste aux États-Unis.

L’Institut d’Astrophysique et de Géophysique de l’université de Liège exploite depuis le début des années 1990 un spectromètre infrarouge à transformée de Fourier installé à 3580m d’altitude dans la station suisse de Jungfraujoch. L’appareil mesure l’abondance et la répartition d’une trentaine de gaz de l’atmosphère jusqu’à 100km de hauteur, limite haute de l’atmosphère. « Avec 25 ans de données, nous avons eu l’idée de construire une série temporelle sur l’évolution d’un gaz, l’éthane, dont la source d’émission est très spécifique », explique Bruno Franco, principal auteur de l’étude parue dans le Journal of quantitative spectroscopy and radiative transfer.

A l’inverse du méthane dont les émissions sont diffuses et très variées (élevage, agriculture, marais, réchauffement du permafrost, etc.), l’éthane n’est issu que des fuites de gaz naturel du puits d’extraction au remplissage de réservoirs et citernes en passant par les pipelines. Il est donc plus facilement traçable. »A notre plus grande surprise, nous avons constaté que depuis 2009, ces émissions augmentaient de 5% par an alors que dans les deux décennies précédentes elles diminuaient annuellement de 1% », s’étonne Bruno Franco. La baisse continue des émissions d’éthane était le fruit d’actions vertueuses de limitation des fuites de gaz naturel tout au long du réseau du distribution. Et voilà qu’en cinq ans, tous ces efforts sont balayés!

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Mais d’où peut bien venir ce gaz ? Les chercheurs belges sollicitent tout naturellement leurs homologues américains. La vingtaine de stations de spectrométrie en infrarouges dans le monde est en effet réunie au sein du Network for detection of atmosphéric composition change (NDACC). Les stations nord- américaines recherchent et détectent la même hausse d’éthane ainsi que celles du grand nord canadien et du Groenland. En revanche, la station néo-zélandaise n’enregistre aucun changement. « Il s’agit donc d’émissions se situant dans les latitudes tempérées de l’hémisphère nord et ces émissions sont massives puisqu’elles sont mesurables en Europe alors que l’éthane n’a que deux mois de durée de vie dans l’atmosphère », poursuit Bruno Franco.

extrait et source de http://www.sciencesetavenir.fr/

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