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Ces polluants qui sont en nous

Depuis le début de l’ère industrielle, d’invraisemblables quantités de produits de synthèse, tels que des pesticides ou des métaux lourds, ont été disséminées dans l’environnement par les activités humaines. On sait aujourd’hui que ces produits peuvent constituer une sérieuse menace pour la santé et pour les écosystèmes.

Ici nous allons voir jusqu’à quel point la contamination touche la faune, la flore jusqu’à l’Homme. L’image ici nous montre le degré d’émission de la pollution émise par l’Humanité…

Certains composés semblent particulièrement dangereux, puisque des études sur la faune et des données épidémiologiques recueillies chez les humains ont montré qu’ils sont capables de perturber l’immunité, les capacités reproductrices, le système nerveux ou le système hormonal. Regroupées sous le nom générique de  » modulateurs endocriniens « , ces substances appartiennent à différentes familles de molécules telles que les dioxines et furannes, les BPC, les phtalates, des composés phénolés, les métaux lourds tels que le cadmium et de nombreux pesticides. Plusieurs composés susceptibles d’être présents dans les eaux usées rejetées par les villes ou des usines, tels que des sous-produits de décomposition de certains médicaments et de désinfectants ont récemment été ajoutés à la liste déjà longue des modulateurs endocriniens potentiels.

D’après un rapport de WWF, les agents polluants font le tour de la chaine alimentaire et au sommet où nous nous situons, nous en devenons les victimes.

Il existe de plus en plus de preuves scientifiques des dommages causés à la vie sauvage par l‘exposition aux produits chimiques, et des exemples encore plus nombreux de contamination. Une grande partie de la recherche s‘est concentrée sur les agents de contaminations notoires et historiques tels que le PCBet le DDT. La persistance de l‘impact de ces substances montre à l‘évidence les menaces à long terme que représentent ces produits chimiques indestructibles et qui s‘accumulent dans la biomasse. Même après leur interdiction, il faut de nombreuses années pour que la contamination du milieu par ceux-ci diminue. La recherche a commencé sur des substances soulevant des inquiétudes telles que les retardateurs de flammes brominés et les composés perfluorinés, mais, en revanche, elles ne font encore l‘objet d‘aucune attention du grand public.

Pourtant, les scientifiques sont déjà en train de démontrer que ces produits contaminent la vie sauvage à l‘échelle planétaire et il y a de nombreuses indications d‘un impact potentiel. Il a fallu de nombreuses années pour rassembler des preuves indiscutables de l‘impact des PBC sur la vie sauvage et les êtres humains. Il faudra de même très longtemps pour prouver l‘impact des nouvelles substances, sources d‘inquiétude aujourd‘hui. Nous savons de façon générale que la production de produits chimiques est en augmentation, que la contamination de la vie sauvage est largement répandue et que la variété des menaces qui pèsent sur la santé des espèces ne cesse de croître. La recherche scientifique ne fait que commencer à déceler l‘étendue de la menace chimique.

Suggérer qu‘il n‘y a pas de lien entre ces changements et donner aux produits chimiques le bénéfice du doute, est irresponsable. Prendre en compte les risques et enclencher immédiatement un processus de précaution pour certains produits chimiques devant des risques inconnus est une entreprise prudente et nécessaire, car la sécurité des personnes et de l‘environnement doit être prioritaire. L‘expérience acquise sur des produits chimiques spécifiques déjà reconnus comme dangereux pour les humains et l‘environnement devrait motiver une action pour faire face aux nouveaux produits chimiques, avant qu‘ils ne laissent eux aussi un héritage dont pâtiront les générations futures. Une telle attitude devrait contribuer à éviter des surprises désagréables pour l‘avenir. Elle représente une amélioration notable par rapport à l‘immobilisme suscité par l‘ignorance et une vision à court terme qui ont largement retardé l‘identification et la résolution de ces problèmes. L‘utilisation des produits chimiques existants qui menacent la santé de la vie sauvage et des personnes peut être considérablement réduite, et les futurs dangers écartés, si l‘on s‘assure qu‘aucun de ces produits ne puisse être mis sur le marché sans que des informations de base sur leur impact ne soient disponibles.

Ceux qui suscitent les plus grandes inquiétudes, y compris les produits chimiques persistants et bio-accumulatifs et ceux qui perturbent les systèmes endocriniens, la reproduction et d‘autres fonctions biologiques essentielles, méritent l‘examen le plus minutieux. L‘utilisation de produits chimiques à très haut risque ne devrait être autorisée que dans les cas où des alternatives moins dangereuses ne sont pas disponibles. Cela nécessitera une nouvelle réglementation internationale, telle que REACH, permettant de mettre en lumière les données manquantes, de favoriser l‘utilisation d‘alternatives moins dangereuses et d‘exiger la responsabilité écologique au sein de l‘économie mondiale. La pertinence de REACH Ces nouvelles preuves de la contamination chimique de la vie sauvage, associées à l‘information correspondante de l‘exposition généralisée de l‘homme, mettent en évidence l‘urgence d‘une réforme de laréglementation internationale. La commission Européenne estime qu‘il y a environ 80 000 produits chimiques mis sur le marché européen. Selon l‘état de la réglementation européenne, la poursuite de l‘utilisation de plus de 90% de tous les produits sur le marché avant 1981 est permise malgré l‘absence de données adéquates sur l‘innocuité de ceux-ci. La grande majorité des produits chimiques actuellement utilisés ne disposent pas de données scientifiques publiquement disponibles pour évaluer leur danger.

Le principe de précaution

Dans le contexte des produits chimiques, le principe de précaution répond à la complexité des problèmes de santé écologique, à la rareté de l‘information, à l‘incertitude qui en découle sur les relations de causes à effets, à la lenteur du rythme de l‘expérimentation et à des prises de décisions gouvernementales. Fondamentalement, ce principe exige la prise de mesures préventives, lorsqu‘une activité implique la menace d‘une nuisance à l‘environnement, à la vie sauvage ou à la santé humaine même si certaines relations de causes à effets ne sont pas totalement établies scientifiquement. Le principe de précaution a pris racine dans les déclarations internationales des hommes politiques et dans les accords, créant des obligations légales traitant des problèmes environnementaux aux enjeux élevés et des faibles certitudes scientifiques. Du rapport du Conseil de Direction de l‘UNEP rédigé lors de sa 15éme session (1989) à la Déclaration de Rio sur l‘Environnement et le Développement (principe 15), en passant parle Protocole sur la couche d‘Ozone, la Convention sur le Changement Climatique, la Convention de Londres (Décharge de produits nocifs), l‘OSPAR et les décisions concernant la mer du Nord, l‘accord des Nations Unies sur la pêche et la convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP), et beaucoup d‘autres accords, ce principe a conquis une large adhésion internationale en tant que principe directeur de prise de décision. 

ICI le rapport entier de WWF

sources : http://www.inrs.uquebec.ca/ / http://www.wwf.fr/

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