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Atlantique Nord et étés pluvieux en Europe

Gulf Stream

Les météorologues de l’université de Reading, en Grande-Bretagne, n’annoncent rien de bon. L’été pourri qui a sévi cet été dans le nord de la France jusqu’à la mi-juillet pourrait se répéter – la pluviométrie a été encore beaucoup plus importante outre-Manche. Même chose pour la canicule et la sécheresse qui ont frappé le Midi durant la même période: l’Italie, l’Espagne et les Balkans ont encore beaucoup plus souffert. «Les tendances actuelles marquées par des étés humides en Europe du Nord et des étés chauds et secs dans le sud de l’Europe pourraient continuer aussi longtemps que durera la phase chaude de l’oscillation atlantique décennale», estiment Rowan Sutton et Buwen Dong. Ils publient les résultats de leur étude dans la revue Nature Geoscience .


 

 

Pour eux, en effet, le climat de l’Europe de l’Ouest dépend en partie de la température de l’océan Nord-Atlantique. Or celle-ci varie au cours du temps en fonction de ce qu’on appelle l’oscillation atlantique multidécennale (OAM, mais l’acronyme anglais AMO est plus couramment utilisé). Même si le cycle de l’AMO n’est pas réglé comme un métronome, les variations moyennes de température de l’eau de surface, elles, sont néanmoins bien marquées et significatives. C’est ainsi qu’entre 1931 et 1960, la température moyenne de cette zone de l’océan a augmenté de quelques dixièmes de degré centigrade au-dessus de la normale. À l’inverse, de 1961 à 1990, elle est descendue au-dessous de la normale et a commencé à la dépasser au début des années 1990.


L’AMO à la baguette

Depuis le retour de la phase positive de l’AMO, les chercheurs ont pu observer que les étés humides sont plus fréquents en Europe du Nord et que les étés chauds et secs se sont installés dans le sud. «Ces changements coïncident avec un réchauffement substantiel de l’Atlantique Nord comme on l’a connu dans les années 1950», notent les deux chercheurs anglais. La phase positive de l’AMO est corrélée aussi avec un printemps chaud et sec dans l’Europe de l’Ouest, des automnes chauds et secs en Scandinavie mais humides en Europe du Sud-Est.

«Ce sont des choses que l’on soupçonne depuis longtemps. Mais ce sont des données moyennes et elles ne permettent pas d’avoir une prévisibilité saisonnière», tempère Pascal Yiou, chercheur au laboratoire des sciences du climat (CEA-CNRS). La température de l’océan influence certainement la météo, mais c’est la circulation atmosphérique qui a un rôle dominant en Europe. «On peut voir l’AMO comme le chef d’orchestre qui donne le tempo, mais l’atmosphère s’autorise ensuite toutes les variations», explique François Vinit, de Météo France. L’Europe n’est pas dans la situation des zones intertropicales, où les variations de température de l’océan Pacifique ont des répercussions systématiques sur les précipitations qui règlent les changements météo.

source : http://www.lefigaro.fr

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