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360 kg d’uranium dans la nature

Reuters – La consommation d’eau potable, la pêche, la baignade et l’irrigation ont été interdites dans trois communes du Vaucluse après un rejet accidentel d’uranium sur le site nucléaire du Tricastin, apprend-on auprès des préfectures du Vaucluse et de la Drôme et de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Le Réseau « Sortir du nucléaire » proteste contre les affirmations rassurantes des autorités concernant la fuite radioactive survenue ce jour dans une des installations nucléaires du site du Tricastin (Drôme/Vaucluse). Il est en effet impossible qu’un tel rejet, contenant de l’uranium, n’ait pas de conséquences importantes sur l’environnement et certainement sur la santé de riverains. Si les chiffres reconnus par les autorités sont vrai, cela fait 360 kg d’uranium !

La présentation officielle, « 30 m3 et 12g d’uranium par litre », semble rassurante mais cela fait bien 30 000 litres, soit 360 000g… soit 360 kg d’uranium. Il est vraisemblable que des personnes ont consommé de l’eau contaminée dans la journée, et se retrouvent avec des particules d’uranium dans leur organisme. Même lorsqu’elles ne sont pas très radioactives, ces particules sont excessivement dangereuses lorsqu’elles pénètrent dans l’organisme et s’y fixent. Il y a alors une très forte probabilité de cancer.

 

Le rejet accidentel dans deux rivières d’effluents uranifères radioactifs de 30 m3 s’est produit vers 06h30 lors du nettoyage d’une cuve de rétention de l’usine Socatri, filiale d’Areva, située sur le site nucléaire du Tricastin.

« Ces effluents, qui contenaient 12 grammes d’uranium par litre, se sont écoulés pour partie jusqu’aux rivières La Gaffière et L’Auzon », ont précisé les préfectures dans un communiqué commun.

Une partie de la solution uranifère s’est déversée sur le sol à l’intérieur de l’établissement, et une autre partie dans les deux cours d’eau via le réseau des eaux fluviales, a précisé à Reuters Evangelia Petit, responsable du service de presse de l’ASN.

« Il n’y a absolument pas de risques pour la santé publique », a assuré sur France 3 Marc Champion, délégué régional de l’ASN, qui a affirmé que le niveau d’exposition avait été « très faible ».

Par « mesure de précaution », la consommation d’eau potable issue de captage privé a été interdite sur les communes de Bollène, Lapalud et Lamotte-du-Rhône.

« SORTIR DU NUCLÉAIRE » CONTESTE LE DIAGNOSTIC DES AUTORITÉS

La préfecture a également interdit la pêche et la consommation de poissons sur plusieurs cours d’eau du Vaucluse, ainsi que la baignade et les activités nautiques.

Dans un communiqué, la société Socatri précise qu’une « décontamination des sols et des canalisations a été engagée ».

« Les résultats des analyses des prélèvements d’eau obtenus ont montré que l’impact sur l’environnement et notamment au niveau du cours d’eau La Gaffière qui traverse le site était limité et décroissant », précise le communiqué.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » conteste ces déclarations rassurantes, soulignant que le rejet de 30m3 de solution uranifère avec une concentration de 12 grammes par litre équivaut à une fuite de « 360 kilogrammes d’uranium » dans l’environnement.

« Il est (…) impossible qu’un tel rejet, contenant de l’uranium, n’ait pas de conséquences importantes sur l’environnement et certainement sur la santé des riverains », souligne dans un communiqué le mouvement qui appelle à un rassemblement samedi à Paris.

On ne connaît pas pour l’instant les raisons de l’accident mais selon le délégué régional de l’ASN, « il est probable que cert aines défaillances techniques » se soient produites « au niveau de cuves ou de capacité de rétention ».

Jean-François Rosnoblet avec Gwénaëlle Barzic à Paris, édité par Thierry Lévêque

sources : Reuters / http://www.sortirdunucleaire.org/index.php?menu=actualites&sousmenu=communiques&page=index# / http://bourse.challenges.fr/

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